Sénégal : l’armée quadrille la Casamance


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L’armée sénégalaise est de retour en Casamance depuis lundi, à la recherche de rebelles embusqués. Six soldats ont trouvé la mort vendredi dernier dans une embuscade dans la région. Depuis quelques mois, plusieurs sources signalent la reprise des combats dans cette province sénégalaise en proie à une rébellion armée depuis 1982. De nombreuses voix se sont élevées pour appeler à de nouvelles négociations.

Mouvement de troupes en Casamance. L’armée sénégalaise a commencé lundi, à quadriller le Sud de la région, où une rébellion armée est toujours en activité. Vendredi soir près de la ville de Sédhiou à trois kilomètres de la frontière avec la Guinée Bissau, un véhicule militaire est tombé dans une embuscade. Bilan : six morts, soit la plus lourde perte subie par les forces régulières sénégalaises depuis trois ans, dans cette partie du pays.

Selon l’AFP, une source militaire locale a attribué l’attaque à « des éléments armés supposés appartenir au MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance, rébellion indépendantiste ». Ces derniers mois, les accrochages se sont multipliés entre l’armée régulière et les rebelles indépendantistes. En août dernier, plusieurs sources, dont l’ONG Amnesty international, avaient signalé la reprise des hostilités, en dépit des accords de paix conclus en 2004.

L’état major de l’armée sénégalaise a toutefois indiqué qu’il n’a pas encore envoyé des renforts dans la région. Un haut gradé de l’armée s’est contenté de reconnaître que les militaires avaient reçu l’ordre de mener des opérations de « ratissage dans la région ».

L’incident de vendredi dernier va en tout cas peser sur l’organisation de la douzième édition du tour cycliste sénégalais, auquel huit pays sont attendus. Par précaution, la course qui aura lieu du 8 au 17 octobre prochains [ne passera pas par la Casamance->
]. Pour cela, la Compétition a été réduite à huit étapes sur 1 047 km.

Condamnations

L’attaque contre l’armée sénégalaise suscite de vives condamnations de la part des partisans de la paix. « Nous condamnons fermement ces massacres qui n’ont plus leur place dans cette crise qui n’a que trop duré », indique dans un communiqué Ansoumana Sagna, président du Collectif des Casamançais de Dakar. Le collectif a exhorté le MFDC et le gouvernement sénégalais à reprendre les négociations de paix.

Jean-Marie François Biangui, secrétaire général du MFDC et vivant à Villeurbanne en France, a de son côté déploré les pertes enregistrées par l’armée sénégalaise. « La paix devait être la règle et doit demeurer, en toute circonstance et en tout lieux », estime-t-il dans une déclaration publiée dimanche.

Déjà en août dernier, la section sénégalaise d’Amnesty international avait profité de la célébration de la Journée internationale de la paix, pour encourager le gouvernement du Sénégal et le MFDC à engager des pourparlers.

Selon l’ONG, au delà des multiples morts et mutilés, le conflit casamançais a provoqué de nombreux déplacements de populations. Près de 6 000 personnes se sont réfugiées en Guinée-Bissau, quelques 7 000 autres sont allés en Gambie, le reste a migré à l’intérieur du pays. Le coût économique est également très élevé, précise Amnesty International.

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