Sénégal : Human Rights Watch dénonce l’exploitation des enfants des écoles coraniques


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La situation des enfants des écoles coraniques au Sénégal préoccupe Human Rights Watch. Les enfants passent leurs journées dans les rues à mendier afin de remettre leurs gains à leur maîtres coraniques. Selon un rapport publié par Human Rights Watch, la situation de ces enfants ne s’est guère améliorée malgré une loi de 2005 interdisant la mendicité forcée des enfants.

La mendicité forcée des enfants perdure au Sénégal malgré une loi interdisant cette pratique depuis 2005. La situation de ces enfants inquiète les organisations de défense des droits humains, particulièrement Human Right Watch (HRW), qui a publié ce lundi un rapport sur leurs conditions, à l’occasion de la journée mondiale des talibés.

La responsabilité de l’Etat en question

D’après une enquête gouvernementale, à Dakar, la capitale sénégalaise, près de 30 000 talibés, nom donné aux élèves d’écoles coraniques, sont forcés à mendier chaque jour. Pour Human Rights Watch, la loi de 2005 n’est pas respectée, de plus, les autorités sénégalaises ont manqué à leur responsabilité.

Afin de lutter contre ce phénomène, Human Rights Watch souhaite que les maîtres coraniques qui abusent des enfants soient poursuivis, or « il y a très peu de cas qui ont été inquiétés ou bien jugés, les enfants sont en train d’être abusés, ce n’est pas caché », a déclaré à RFI la directrice des recherches sur l’Afrique de l’Ouest à HRW.

De son côté, la Plateforme pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, considère la mendicité des talibés comme de l’esclavage, « il n’y a pas d’excuses à ne pas appliquer la loi ». Cette organisation s’insurge contre l’inactivité de l’Etat, « peut-être qu’il y a des calculs, à mon avis politiciens, ils pensent que s’ils s’attaquent à ça, ils risquent de perdre un certain électorat ».

Le Sénégal connaît un nombre important de talibés qui arpentent les rues afin de ramasser quelques pièces pour ensuite les remettre à leur maîtres coraniques. Ces enfants vivent dans des conditions précaires et sont parfois battus par leur maîtres qui n’hésitent pas à pousser les enfants aux larcins et confisquer leur butin. E effet, les talibés sont souvent accusés de vols d’animaux domestiques et d’objets, notamment les téléphones portables.

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