Sénégal : des enfants à l’école de la paix et de l’intégration africaine


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Ils ont pour la plupart été affectés par les conflits armés. A l’issue de ce camp, un réseau « d’enfants bâtisseurs de la paix pour la défense de leurs droits en zones de conflit » sera lancé.

(De notre correspondant)

Quelques 150 enfants venus de la sous région sont rassemblés au camp à Ziguinchor, dans le Sud du Sénégal, pour huit jours. Dans ce camps, ils apprendront la culture de la paix et l’intégration africaine. Depuis deux ans, le projet Dynamique scoute et paix, créé par les jeunes de trois pays, œuvre pour le retour de la paix dans la sous région. Le thème de ce présent camp : « dans les zones de conflit, pensez à nous protéger ». C’est ainsi que les enfants de la Gambie, de la Guinée-Bissau et des trois régions naturelles de la Casamance (Sédhiou, Kolda et Ziguinchor) sont réunis en camp pour apprendre la culture de la non-violence. Ces enfants sont pour la plupart des victimes des conflits armés en Casamance et en Guinée Bissau. Parmi eux, figurent des rescapés des mines anti-personnelles et des orphelins de guerre.

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Selon Pierre Ndecky, directeur pédagogique du camp, il s’agit « d’offrir aux enfants et jeunes particulièrement affectés de manière directe ou indirecte par la crise en Casamance, en Guinée Bissau et en Gambie, un temps de vacances loin des soucis et de leur faire vivre une expérience éducative valorisante et un apprentissage de la culture de la paix ». Le projet Dynamique scoute et paix en Casamance compte mettre en place un réseau d’enfants bâtisseurs de la paix au Sénégal, en Gambie et en Guinée-Bissau, pour la défense de leurs droits en zones de conflit où les droits de l’Homme sont souvent bafoués par les protagonistes.

Les acteurs de ce projet attendent de ces enfants, une fois chez eux, un changement de comportement pour qu’ils deviennent les bâtisseurs de la paix. Cheikh Sidate Diabang, coordinateur du parlement des enfants de la région de Ziguinchor est optimiste. « Avec ce que nous venons d’inculquer à ces enfants, nous osons croire que la paix reviendra dans ces pays. C’est pour cela que nous avons choisi la région de Ziguinchor, qui est le carrefour entre ces trois pays. Nous allons pérenniser ces genres d’activités dans les autres pays comme en Gambie et en Guinée Bissau », a fait savoir M.Diabang.

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L’appel des enfants pour la fin des conflits dans la sous région

C’est à travers un mémorandum lu par leur porte-parole Joséphine Diatta, que les enfants demandent la fin des hostilités. « Nous, enfants, disons à papa et maman qu’ils ont vécu la guerre et la plupart d’entre nous y sont nés. Nous, nous voulons comme tous les enfants, connaitre la paix. Ainsi, nous vous interpelons, autorités des pays frères : Guinée Bissau, Gambie et le Sénégal à travers cherif Njamadio président, Yaya Jammeh Président et le président Maky Sall, afin que vous nous aidiez à pacifier notre sous région », a lancé Melle Diatta.

Depuis le 22 août, ces enfants âgés de 10 à 16 ans, ont appris à communiquer puisqu’ils viennent de trois pays qui parlent trois langues officielles différentes : le français (Sénégal), le portugais (Guinée Bissau) et l’anglais (Gambie). Des cours sur les méfaits de la guerre et sur l’intégration africaine sont dispensés chaque jour. « Ce sont les colonisateurs qui nous ont divisés. Toutes les langues locales parlées au Sénégal, sont aussi parlées en Guinée et en Gambie. Ce qui prouve que nous sommes les mêmes et devons nous accepter. Nous mettons dans la tête de ces enfants, qu’il est possible de bâtir un seul pays au lieu de trois en utilisant la langue dominante au niveau de ces trois pays pour la communication. C’est déjà l’idéal pour construire la paix au lieu de nous diviser à cause de la langue que nous a imposée le colon », a indiqué M. Ndécky. Ces enfants apprennent également le civisme et l’histoire des héros africains. Dix-neuf enfants viennent de la Guinée Bissau, treize de la Gambie et cent dix-huit du Sénégal.

Au sortir de ce camp, ces enfants comptent organiser, au mois de septembre, une caravane de la paix regroupant une centaine d’enfants à travers la Guinée-Bissau, la Gambie et les régions de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor (Sénégal).

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