Scandale à la sécu marocaine


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Drapeau du Maroc
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Un rapport de la Commission parlementaire révèle une fraude à très grande échelle, pratiquée pendant 20 ans au sein de la Caisse nationale de sécurité sociale marocaine. C’est l’un des plus gros scandales financiers qu’ait connu le royaume chérifien. 47 milliards de dirhams détournés !

 » Véritable bombe « , révélation  » à couper le souffle « . Le journal marocain L’Economiste, tout comme ses autres confrères de la presse nationale, n’en finit pas de s’indigner face au scandale financier de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), révélé mercredi dans un rapport fort compromettant pour l’institution.

Et il y a de quoi être perplexe : les sommes détournées s’élèveraient à 47,7 milliards de DH et les montants dilapidés approcheraient les 115 milliards de DH depuis 1972. A titre d’exemple, le préjudice est équivalent aux recettes de l’Etat en 2001, celles de la privatisation comprises. Il représente une fois et demi les dépenses de fonctionnement de l’Etat pour la même année et plus de six fois les dépenses d’investissement.

Accusations accablantes

Le rapport accuse : absence d’une comptabilité fiable et de contrôle dans l’attribution des indemnités, falsification des documents et des données, système d’archivage inexistant, violation du système informatique, passation des marchés par entente directe, utilisation illégale de certains comptes de la Caisse. Comment l’autorité de tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Emploi, a-t-elle pu laisser passer cela pendant trente ans ? Réponse laconique :  » La CNSS a sa propre autonomie, elle n’est pas gérée par le ministère, c’est un système à part « .

La mauvaise gestion et les orientations erronées du Conseil d’administration sont mis en cause. Les principaux visés sont Mohammed Gourja, qui a géré la Caisse du 9 avril 1971 au 11 février 1992, Mohammed El Alj (du 11 février 1992 au 1er mai 1995) et Rafiq Haddaoui (du 1er mai 1995 au 10 avril 2001). Mais la Commission relève également que  » la gestion de l’actuel directeur général Mounir Chraïbi, n’a pas connu de changement « .

Dans le cadre de l’enquête parlementaire, présidée par Rahou El Hilaa, du Front des forces démocratiques, 48 personnes ont été auditionnées, dont des anciens responsables de la Caisse. Le document, épais de 326 pages, a été présenté jeudi à la Chambre des conseillers et sera discuté le 26 juin prochain. Il n’est pas exclu qu’il soit transféré à la Justice.

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