Samuel Akata : un homme derrière la beauté des mâles


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Samuel Akata a été élevé dans le goût du vêtement et dans la culture du soin de soi. Son envie d’entreprendre et sa passion pour l’univers de la mode l’on conduit à créer une ligne de produits cosmétiques pour hommes. Démarche novatrice sur un marché qui commence à éclore. Au bonheur des hommes est une marque, mais surtout un vaste programme que Samuel Akata met en œuvre par conviction et par petites touches.

Au Bonheur des hommes. C’est le nouvel « univers » que Samuel Akata à décidé de proposer à tous les mâles. Le clin d’oeil au roman d’Emile Zola, Au Bonheur des Dames, se devine. « Au bonheur des hommes, c’est un univers global. Je n’avais pas les moyens de le créer. J’ai donc commencé par les cosmétiques », explique Samuel Akata. La ligne « Près de moi » s’adresse « à tous les hommes » et se compose de 4 soins aux actifs complémentaires et toniques (ginseng, gingembre et guarana) pour 4 gestes quotidiens. De son Togo natal à la France où il vit désormais, de la mode à la cosmétique, Samuel Akata a été à la fois porté par la vie et guidé par ses aspirations.

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Avant la cosmétique, la mode

Le trentenaire est né un 28 décembre 1975 à Tomégbé, un village situé à 8 km de Kpalimé, au centre du Togo. Il le quitte à l’âge de 8 ans, en 1982, pour Lyon où réside sa grande sœur qui l’élèvera. Le jeune homme entame ses études supérieures dans une école de commerce, mais très vite la mode, qui le «fascine», se fait plus attirante. Normal, c’est un héritage familial. « Ma sœur était tailleur et, se souvient-il, je portais des costumes 3 pièces déjà tout petit. Quand mon père s’en faisait faire un, j’en avais également un ». Pour se faire la main, des débuts chez Agnès B. et, entre autres, des extras chez Kenzo et « des looks » à profusion. L’aventure se poursuit à Paris, où il arrive en 1998, et toujours chez Agnès B. « J’y ai fait beaucoup de choses », se rappelle le jeune homme. Même de l’humanitaire. Samuel a cependant d’autres projets : notamment retourner sur les bancs. « J’avais envie d’avoir un diplôme pour me repositionner ».

A l’Ecole supérieure des arts et techniques de la mode (Esmod), il fera du marketing et du management. A sa sortie, il est en passe de concrétiser un rêve. « J’ai toujours eu envie de créer quelque chose ». Dans la tête aussi, les soins prodigués par sa mère : « Elle m’hydratait beaucoup la peau quand j’étais petit. J’ai donc toujours pris soin de moi ». Samuel décide, à son tour, de prendre soin de la peau de ses congénères avec la première ligne des produits Au bonheur des hommes dont il soigne l’apparence. De son passage chez Issey Miyake, il retiendra la blancheur immaculée et l’épure. Le packaging de la ligne « Près de moi », lancée en 2007, en témoigne. Il véhicule aussi un côté « désuet », une certaine nostalgie du passé. « Les années 1920-30, c’était une époque où l’on était fou », estime Sieur Akata qui veut perpétuer le goût des belles choses. « Je voulais donner l’impression que cette marque avait toujours existé. Et ça fonctionne bien », ajoute-t-il.

«Au-delà du soin, il faut créer des codes»

Après le visage de ces messieurs, Samuel Akata compte s’attaquer à leur corps et à leurs cheveux. Un premier protocole pour un soin esthétique a été mis au point. Car Samuel voit grand : un espace consacré à la beauté des hommes, des produits dédiés au bien-être et la parfumerie. « Aujourd’hui, les hommes ont besoin de s’identifier à un univers. Au-delà du soin, il faut créer des codes. Quand un homme est fidèle à une marque, il la suit dans son évolution. Dans l’univers Au bonheur des hommes, il y aura des échanges et il s’y passera beaucoup de choses. » Toutes les grandes enseignes parisiennes proposent les produits Au Bonheur des dames qui se fait son petit trou dans un marché en pleine éclosion.

A force de conviction et de courage sur les durs chemins de l’entrepreneuriat et faisant fi de tous les préjugés, sa couleur de peau comprise, Samuel Akata a réussi à donner corps à ses envies. «Heureusement, reconnaît-il, je suis entouré et encouragé. Rien n’est impossible, il faut juste le vouloir». Sa sœur est fière de lui. Tout comme ses parents. « De là où ils sont, ils seraient très fiers de moi ». D’autant que la petite entreprise de Samuel Akata est le résultat de leur goût et de leurs délicates attentions. L’enfant de Tomégbé les perpétue aujourd’hui pour le bien des hommes.

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