Saint-Valentin: histoires d’amour africaines (suite)


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Il y a de l’amour dans l’air, acte II. Après les histoires d’amour de Marie Jeanne et Jean Robert, d’Amèle et de Julien, voici celles de Danny, Lou, Jotham Orley et Jeanne-Louise. Trois récits sélectionnés à l’occasion du concours « Racontez-nous votre plus belle histoire d’amour », organisé par Afrik à l’occasion de la Saint-Valentin.

 Jotham Orley, du Congo

Ma rencontre avec Gaëlle s’est faite d’une manière incroyable. Gaëlle était une fille très belle que tout le monde admirait partout où elle allait. Et, dans son vestimentaire, elle était si attirante qu’on la traitait de prostituée. Mon amour envers elle devenait très fort, mais mon entourage ne me permettait pas de l’aborder à cause de ces « on dit ». Sa beauté m’attirait tellement que je ne pouvais plus le supporter. Je me suis approché d’elle et je lui ai fait part de mes sentiments : elle m’a dit oui. J’étais l’homme le plus heureux de la terre ce jour-là mais mon entourage (amis et parents) ne voulaient pas de cette relation. Il était maintenant de mon devoir de prouver au monde que ma Gaëlle n’était pas une prostituée. Et j’avais réussi. En effet, quand j’ai connu ma Gaëlle elle était vierge, elle n’avait connu aucun homme à part moi. Et c’est avec elle que j’ai perdu aussi ma virginité. L’image qu’elle présentait reflétait juste son bien-être. Aujourd’hui, nous sommes toujours ensemble, depuis trois ans, et le monde nous a accepté. C’est pourquoi j’aimerais rappeler à tous ceux qui liront mon histoire d’amour deux adages : 1) L’habit ne fait pas le moine; 2) L’apparence est souvent trompeuse.

 Danny, du Ghana

J’aime un gars qui vit un peu loin de chez moi : il est en Hollande. Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous sommes tombés fous amoureux. Notre histoire d’amour a duré de janvier à mars. Il m’a envoyé une invitation mais je n’ai pas pu avoir de visa et, depuis ce jour, on cause mais il ne m’aime plus comme avant. Il est un peu fâché parce que je n’ai pas pu avoir de visa. Pour lui, si j’avais eu un visa, on serait partis en voyage en Thaïlande, à Pattaya, le paradis des gays en Asie. J’aimerai reprendre avec lui une vraie histoire d’amour, car je l’aime toujours. Il est la moitié de mon cœur et je compte lui envoyer une carte de voeux très cool pour la Saint-Valentin pour lui rappeler notre histoire.

 Lou, de France

J’ai aimé cet homme comme je n’aimerai jamais plus je pense. Il est arrivé dans ma vie alors que je n’étais qu’une jeune fille sage, rangée, la « fierté » de mes parents. J’ai 30 ans, il en a 42. Je suis sage, douce. Lui, c’est le Maestro, c’est un artiste, un vrai : il fait de la musique. C’est un dieu de la Soul, du Funk… C’est tout ce que je ne suis pas. Je suis une White, c’est un Black. Il est né à Douala, au Cameroun. Même si je n’y suis jamais allée, j’aime sa terre, sa peau, son odeur et ses racines. J’ai appris à aimer son pays a travers lui. Je l’ai rencontré, on est devenu amis, puis la vie nous a rapprochés. On s’est aimé à un point que je ne pensais pas que cela puisse exister. C’est le premier Homme de ma vie. Je lui ai tout donné. Tout, et moi y compris. Je voulais tout pour lui. J’aurai tout fait pour lui. Mais il y a eu des barrières, des obstacles, qui nous ont empêché de nous aimer librement. C’est si difficile de lutter contre les autres, contre la vie, contre soi-même aussi. Alors on a tenté, on a essayé. Ce n’était pas facile. Mais je me suis même mise à rêver : rêver de sa célébrité, des disques d’or qu’il recevrait, de la belle maison qu’on habiterait et des enfants que l’on aurait : il y aurait Joseph, Samuel et Salomè… Je me suis réveillée et la vie nous a rattrapés… Il en a eu assez car il voulait être libre. Libre d’aimer, de s’amuser, et puis il ne pouvait plus lutter contre ces personnes qui voulaient nous séparer… M’a-t-il assez aimé ? Je le pense. Sinon, je ne serai pas là à le pleurer depuis qu’on s’est quitté il y a 3 mois… Je ne fais que pleurer car je sais que je ne pourrais plus jamais me passer de mon amour, de Lui… Il est mon sang, mon souffle, ma vie, mes rêves… C’est pour Lui que je veux ETRE, DEVENIR et pas pour un autre. Je garde un espoir, même minime, que la vie, le destin, nous fera nous retrouver. Cela ne peut pas s’effacer comme cela : c’était trop fort, trop vrai, trop beau pour que cela finisse ainsi… J’aime cet homme comme je ne pourrai plus jamais aimer. Il déteste ces mots, mais c’est ainsi : il est toute ma vie. J’aurai tout donné pour lui, vraiment. Il ne m’a pas laissé le temps de grandir et lui prouver que j’aurai pu être une belle chose dans sa vie. Je l’aime, c’est plus fort que tout, que ma propre vie. Un jour, j’aimerai que la vie me laisse le retrouver et qu’on puisse enfin s’aimer. Juste s’aimer…

 Jeanne-Louise, du Cameroun

En 1975, j’ai raté mon concours d’entrée en sixième. Mes parents, au vu de mes bonnes notes tout au long de l’année, ont refusé mon redoublement et m’ont inscrit en classe de 6ème dans un Collège à Douala. Au début de cette année, j’ai remarqué une silhouette, une démarche à l’épaule carrée avec une jambe qui côtoie sensiblement l’autre avec élégance. Un visage à la peau de bébé qui s’illumine d’un sourire angélique à ma seule vue. Un jour, je ne me souviens plus exactement dans quelles circonstances, nous nous sommes adressés la parole et nous avons sympathisé. Il m’invitait les jeudis matins au cinéma Le Wouri et, pendant le film, mon amoureux me tenait secrètement par la main. Un jour, il me donna mon premier baiser. J’avais les yeux grands ouverts, le regardant avec candeur, il me dit : « Non, ce n’est pas comme cela, ferme les yeux… ». Nous nous sommes vus pendant toute l’année.
Pendant les grandes vacances, mon père fut nommé en poste à Garoua dans le nord Cameroun et je suis partie avec toute la famille. Mon amoureux, désespéré de ne pas me voir à la rentrée, avait réussit à obtenir mon adresse par ma meilleure amie et m’envoyait des lettres enflammées. Mais j’ai vécu mon enfance en occultant cet amour. En 1983, nous étions à Paris. Nous étudions dans des lycées voisins et fréquentions les mêmes amis sans le savoir. En 1984, vivant à Montpellier, je me suis installée avec une amie qui le connaissait à mon insu. Un soir à la sortie d’une boite elle lui dit d’un ton banal qu’elle résidait avec une amie qui s’appelle Jeanne-Louise. Il lui demande de répéter. Ce qu’elle fit. Ils ont roulé toute la nuit et sont arrivés au petit matin. Je suis sortie de la chambre et je l’ai regardé, j’ai souri… L’été 1986 a été mon plus bel été. Aujourd’hui, nous sommes mariés et parents de trois enfants : deux filles de 15 ans et un garçon de 11 ans.

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