Sahara occidental : le Maroc et le Front Polisario restent inflexibles


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Les négociations directes organisées par l’ONU, à New York, lundi et mardi, entre le Maroc et le Front Polisario n’ont abouti à aucun accord, si ce n’est celui de participer à une nouvelle rencontre au cours de la deuxième semaine d’août. Les propositions de référendum sur l’autonomie et d’autodétermination défendues par chacune deux parties ont donné lieu à de vives discussions.

L’annonce de cette rencontre a fait grand bruit. Asseoir face à face à la même table une délégation marocaine et sahraouie en vue de négociations directes entre les deux belligérants était un pari osé, qui a été relevé. Sous l’auspice de l’ONU et de Peter Van Valsum, représentant personnel du Secrétaire général Ban Ki Moon pour le Sahara occidental, les premièrs pourparlers officiels entre le Maroc et le Polisario sous le règne de Mohammed VI se sont tenus le 18 et 19 juin à Long Island, à une encablure de New York, en présence de leurs voisins algériens et mauritaniens. Pas de scoop ni d’avancées notoires dans ce dossier épineux ensablé depuis 32 ans. La Partie est remise en août, où aura lieu une seconde rencontre censée déboucher sur une solution diplomatique et dénouer l’imbroglio sahraoui. Le face à face organisé par l’ONU était « une première rencontre pour la forme », commentent les analystes en espérant que le symposium d’août aboutira à des décisions de fond.

Chacun est resté ferme sur ses positions

Au terme des deux jours de pourparlers, aucune des deux parties n’a semblé faire de concessions. Rabat a proposé la tenue d’un référendum sur l’autonomie, esquivant ainsi l’autodétermination exigée par les indépendantistes du Polisario. Le concept d’autonomie avancée par le Royaume Chérifien prévoit de donner aux Sahraouis « le contrôle sur leurs affaires grâce à des institutions législatives, exécutives et judiciaires », tout en conservant la souveraineté marocaine sur ce qu’il considère comme sa « province du sud ». Le Polisario rejette cette proposition au nom du droit à l’autodétermination mais s’est toutefois dit prêt à tester cette éventualité dans le cadre d’un référendum organisé sous la houlette de l’ONU. De l’avis de nombreux officiels, les négociations stagnent et peinent à sortir de « l’impasse ». Des discussions qui n’ont pas fait avancer d’un iota la résolution de ce différend qui empoisonne la géopolitique du Maghreb et plus particulièrement les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie, soutien inconditionnel du Polisario.

Ahmed Bujari, représentant du Polisario à l’ONU, résume : « la seule proposition qu’ils veulent faire est un référendum sur l’autonomie, ce qui signifie que le territoire est marocain. Or, nous pensons que ce territoire n’a jamais été marocain, n’est pas marocain et ne le sera jamais ». « Pour l’instant la position du Polisario n’a pas encore évolué », a souligné le ministre marocain de l’Intérieur Chakib Benmoussa, qui dirigeait la délégation marocaine, au cours d’une conférence de presse donnée mardi. « Mais nous avons bon espoir qu’à travers les discussions début août, ils puissent mesurer l’opportunité historique de mettre fin à la souffrance de toute une partie de la population sahraoui qui se retrouve aujourd’hui dans des camps (en Algérie) », a-t-il ajouté. Rendez-vous est pris dans deux mois.

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