Sahara : la Mauritanie exposée à des campagnes hostiles du Maroc ?


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Le roi Mohammed VI et le Président El-Ghazouani
Le roi Mohammed VI et le Président El-Ghazouani

Le Maroc est pointé du doigt pour avoir tout fait pour entraver le plan de règlement du conflit du Sahara Occidental avant de procéder à son acte « imprudent » à El Guerguerat. C’est ce que pense l’expert mauritanien des affaires sahélo-sahariennes, Souleiman El Chikh Hamdi, qui a assuré que « la Mauritanie ne s’embourbera sûrement pas dans les manœuvres politiques marocaines », si la guerre venait à s’intensifier dans la région. Même s’il reconnaît que la Mauritanie est exposée de temps en temps à des campagnes hostiles de la part du Maroc.

Après plus de 45 ans de conflit et de négociations, le Sahara Occidental avait été reconnu récemment territoire marocain, par l’administration américaine sous Donald Trump, peu avant son départ de la Maison-Blanche. Sauf que, le Front Polisario, qui bénéficie du soutien indéfectible de l’Algérie, ne l’entend pas de cette oreille. Depuis, la bataille diplomatique fait rage entre les différents antagonistes. Dans un entretien au site SH24H, paru samedi, l’expert mauritanien des affaires sahélo-sahariennes, Souleiman El Chikh Hamdi, a soutenu que « le Maroc est resté coincé dans le conflit du Sahara Occidental, et cette question (sahraouie) sera la cause de la fin de son régime ».

Souleiman El Chikh Hamdi a assuré que les Mauritaniens « sont convaincus » que le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental, « va former une barrière impénétrable contre les ambitions expansionnistes marocaines » dans la région. Cette conviction, d’après lui, « bénéficie du soutien de la majorité des tendances, populaires et officielles, en Mauritanie ». Tout en montrant comment le Maroc nourrissait ses idées expansionnistes, depuis les revendications du Parti Istiqlal, et les sorties de certains hommes politiques marocains à cet égard, Souleiman El Chikh Hamdi, a déclaré que « la Mauritanie est exposée, de temps en temps, à des campagnes hostiles de la part du Maroc ».

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S’exprimant sur les derniers développements dans la région, Souleiman El Chikh Hamdi a expliqué que « la situation actuelle nous a ramenés à la case départ, c’est-à-dire à la guerre, la transgression du plan de règlement qui a stagné depuis ses premiers instants, à commencer par l’opération de recensement, l’identification, le cessez-le-feu, la détérioration des droits de l’Homme et l’échec à créer les conditions nécessaires à l’organisation d’un référendum d’autodétermination (au Sahara Occidental) ».

«  Le Maroc a tout fait pour entraver le travail des Nations Unies en raison notamment du soutien français, en violation flagrante des résolutions de l’ONU jusqu’à ce qu’il procède, le 13 novembre 2020, à son acte « imprudent », celui de l’agression militaire contre des civils sahraouis, dans la zone tampon d’El Guerguerat (Sud-ouest du Sahara Occidental). Cela dit, est le résultat de sa (du Maroc) « stupidité politique » qui s’était traduite par la violation du cessez-le-feu de l’ONU, vieux de 30 ans », a indiqué Souleiman El Chikh Hamdi.

Toujours selon Souleiman El Chikh Hamdi, « la position mauritanienne concernant la question sahraouie est restée constante, car les relations mauritano-sahraouies sont ancrées dans l’histoire, sur le plan social, économique et politique. Les deux peuples en font un mais dans deux Etats ». Notant, à cet égard, que la fin de la guerre entre les deux peuples frères, en 1978, et le retrait de la Mauritanie de cet épisode « injuste », était « une position saine », mais la plus solide des positions (de la Mauritanie) a été, la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique, en 1984 (RASD) ».

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Il a également mentionné que « le Maroc sait pertinemment que la Mauritanie a beaucoup enduré en raison des circonstances et des positions difficiles que le pays a dû adopter afin de maintenir une position de neutralité positive ».

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