Maroc : en colère, Mohammed VI met sa menace à exécution


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Le roi du Maroc, Mohammed VI
Le roi du Maroc, Mohammed VI

Le roi du Maroc, Mohammed VI, qui n’avait pas caché sa colère, il y a quelques jours, a mis sa menace à exécution. De quoi s’agit-il au juste ?

Dénonçant « les provocations du Polisario » au Sahara Occidental, le Maroc a annoncé, ce vendredi 13 novembre 2020, avoir lancé une opération militaire dans la zone-tampon de Guerguerat, près de la Mauritanie. Depuis environ trois semaines, près de 200 routiers sont bloqués à ce poste-frontière. Certains d’entre eux avaient appelé au secours les autorités marocaines

Un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, précise que « le Polisario et ses milices qui se sont introduits dans la zone, depuis le 21 octobre, ont mené des actes de banditisme, bloqué la circulation et harcelé continuellement les observateurs militaires de la MINURSO ».

Un haut responsable du ministère marocain des Affaires étrangères a confié à l’AFP que des hommes du génie civil de l’armée marocaine ont été déployés à une dizaine de kilomètres du poste-frontière pour colmater une brèche dans le mur qui sépare les deux camps dans l’immense territoire désertique, de façon à rendre impossible l’accès à la zone.

Cette source a ajouté que depuis environ trois semaines, des milices, comprenant quelque 70 hommes armés «s’attaquent à des camionneurs, interdisent la circulation, procèdent à du racket», selon la même source. La source diplomatique de préciser que jusque-là, « le Maroc a fait preuve de retenue, mais « les appels de la MINURSO et du Secrétaire général de l’ONU (…) sont malheureusement restés vains ».

La source a ajouté que l’ONU, la Mauritanie et « d’autres pays impliqués dans le dossier » avaient été prévenus de l’opération. La semaine dernière, environ 200 routiers marocains ont lancé un appel au secours aux autorités du Maroc et de la Mauritanie en se disant bloqués par des « milices affiliées à des séparatistes », au poste-frontière de Gerguerat.

Il y a quatre jours, le roi Mohammed VI, saisissant l’opportunité de son discours commémoratif du 45ème anniversaire de la Marche Verte, a affiché sa fermeté quant « aux agissements inacceptables par lesquels on (les adversaires du royaume) cherche à entraver la fluidité du trafic entre le Maroc et la Mauritanie ».

« Le Maroc restera ferme sur ses positions et ne se laissera nullement fléchir par les provocations stériles et les manœuvres désespérées des autres parties… Force est de constater que le déclin consommé de leurs thèses surannées les a précipitées dans le scénario typique d’une fuite en avant… Le Maroc reste persuadé que les Nations Unies et la MINURSO continueront à remplir leur devoir en veillant à préserver le cessez-le-feu dans la zone…», avait poursuivi le souverain, très en colère.

« Nous réitérons notre rejet catégorique des agissements inacceptables par lesquels on cherche à entraver la fluidité du trafic entre le Maroc et la Mauritanie, à altérer le statut juridique et historique qui prévaut à l’est du mur de sécurité ou encore à se livrer à une exploitation illégitime des ressources de la région », avait déclaré le roi.

Agacé par le blocage du passage frontalier El Guerguerat, le roi Mohammed VI a fini par réagir. Les autorités marocaines précisent que le but de l’opération en cours, qui consiste au lancement une opération militaire dans la zone-tampon de Guerguerat, est de « mettre un terme à la situation de blocage, restaurer la libre circulation civile et commerciale sur la route qui conduit vers la Mauritanie ».

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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