Rwanda : Venant Rutunga condamné à 20 ans pour son rôle dans le génocide rwandais


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Drapeau du Rwanda
Drapeau du Rwanda

Au Rwanda, Venant Rutunga est condamné à 20 ans de réclusion pour son implication dans le génocide rwandais de 1994.

Le 5 septembre 2024, Venant Rutunga, un ancien directeur d’institut de recherche, a été condamné à vingt ans de prison pour complicité dans le génocide des Tutsi de 1994. Ce verdict, rendu trois ans après son extradition des Pays-Bas, clôt une affaire qui a duré plusieurs décennies. La justice rwandaise l’a reconnu coupable d’avoir joué un rôle indirect dans les massacres qui ont coûté la vie à plus de 800 000 personnes entre avril et juillet 1994.

Retour sur les faits : le rôle de Venant Rutunga

En 1994, alors que les massacres contre les Tutsi se multipliaient au Rwanda, Venant Rutunga occupait le poste de directeur régional à l’ISAR, un institut de recherche agricole situé dans le sud du pays. Lorsque les violences ont éclaté, plus d’un millier d’habitants cherchant à fuir les tueries se sont réfugiés dans l’enceinte de l’institut. Selon les témoignages cités par l’accusation, Rutunga aurait fait appel aux gendarmes et aux miliciens interahamwe, qui ont ensuite assassiné les Tutsi présents sur le site.

Le procès de Rutunga, qui a débuté en 2021 après son extradition, a vu l’accusé faire face à trois chefs d’accusation : génocide, complicité de génocide et complicité d’extermination. Cependant, le tribunal n’a pas retenu les accusations de participation directe aux meurtres ni celles de crimes contre l’humanité, invoquant un manque de preuves solides. Bien qu’il ait plaidé non coupable et affirmé que son appel aux forces de l’ordre visait à protéger l’ISAR, les juges l’ont néanmoins jugé coupable de complicité pour avoir permis aux tueries de se produire.

Une coopération internationale saluée

L’arrestation de Venant Rutunga en 2019 aux Pays-Bas et son extradition en 2021 vers le Rwanda soulignent l’importance de la coopération internationale en matière de justice pour les crimes contre l’humanité. Philibert Gakwenzire, président de l’association des rescapés du génocide Ibuka, a salué la décision des autorités néerlandaises, affirmant que ce verdict est une victoire dans la lutte pour la justice des victimes du génocide.

Condamné à vingt ans de prison, Rutunga n’a montré aucune émotion à l’énoncé du verdict. Le président rwandais et les associations de rescapés espéraient une condamnation plus lourde, mais ils estiment que cette décision reste une avancée. Son avocate a indiqué qu’elle envisageait de faire appel.

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