Rwanda : fin de cavale pour le génocidaire Bernard Munyagishari


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II aura fallu plus de cinq années de traque au Tribunal pénal international du Rwanda (TPIR) pour mettre la main sur Bernard Munyagishari. Le génocidaire rwandais a été arrêté mercredi dans la province du Nord-Kivu et transféré le lendemain à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Il est accusé de crimes contre l’humanité. Neuf autres criminels supposés sont toujours en fuite.

Il était l’un des dix suspects en fuite recherchés par le Tribunal pénal international du Rwanda (TPIR). Le génocidaire rwandais Bernard Munyagishari a finalement été appréhendé mercredi en République démocratique du Congo (RDC) lors d’une opération de l’armée congolaise et des services du procureur du TPIR. « Nous avions demandé aux autorités congolaises de l’arrêter. Ce qu’elles ont fait. L’opération a pris environ deux semaines. C’est gratifiant de voir qu’un fugitif a été arrêté et qu’il va affronter la justice », a déclaré Richard Karhyegesa, le chef des poursuites au bureau du procureur. Bernard Munyagishari a été arrêté à Kachanga dans le Nord-Kivu (Nord-Ouest de la RDC) a par la suite été transféré dans la capitale Kinshasa. Le TPIR, qui se trouve à Arusha en Tanzanie, viendra l’y chercher.

Agé de 52 ans, Bernard Munyagishari, a été responsable des Interahamwe, la milice extrémiste hutu, et du parti présidentiel à Gisenyi (Ouest du Rwanda). « L’accusé est soupçonné d’avoir recruté, entraîné et dirigé les miliciens dans des tueries et des viols en série de femmes Tutsi à Gisenyi et au-delà, entre avril et juillet 1994», indique le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, dans un communiqué.

Quelle juridiction pour Bernard Munyagishari ?

Richard Karegyesa affirme qu’« il a participé personnellement ou à travers ses miliciens à l’enlèvement, au viol, et au meurtre de femmes tutsies». Le suspect a également facilité la distribution d’armes et a participé à la mise en place des barrages routiers où des tutssi étaient tués. Bernard Munyagishari a été inculpé pour génocide et crimes contre l’humanité. Il figurait sur la liste des suspects recherchés par le département d’État américain qui offrait cinq millions de dollars pour sa capture.

« Parmi les dix fugitifs, Bernard Munyagishari faisait partie de la deuxième catégorie, et nous allons devoir chercher un pays tiers volontaire et capable de le juger. Bien sûr, si nous n’en trouvons pas, nous le jugerons ici », a indiqué le chef des poursuites du bureau du procureur. Problème, peu de pays accepte d’accueillir des criminels. Le seul qui soit volontaire pour le faire est le Rwanda lui-même. Cependant, jusqu’à présent, les juges du TPIR se sont opposés à ce que les accusés soient jugés par une juridiction rwandaise au motif que les conditions d’un procès équitable ne pas réunies dans ce pays.
Le TPIR, qui cessera ses activités en 2014, désire se décharger de certains dossiers et ne juge que des criminels de haut rang. Les autres sont transférés à des juridictions nationales, explique Richard Karegyesa.

Neuf autres génocidaires sont toujours en liberté. L’homme d’affaires Félicien Kabuga est l’un des plus recherchés. Il est considéré comme l’argentier du génocide de 1994. Près de 800 000 personnes ont été massacrées par des miliciens hutus et des éléments de l’armée entre avril et juin 1994 au Rwanda.

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