RSF exprime sa solidarité avec les journalistes tunisiens lors d’une conférence de presse à Paris


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Drapeau de la Tunisie
Drapeau de la Tunisie

Reporters sans frontières a exprimé, le 5 novembre 2009, lors d’une conférence de presse dans ses locaux à Paris, sa solidarité avec les journalistes et les militants des droits de l’homme tunisiens qui subissent, depuis la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali le 25 octobre dernier, une nouvelle vague de violence et de répression.

Jean-François Julliard, secrétaire général de l’organisation, a exprimé sa « vive inquiétude suite à la dégradation depuis dix jours de la situation de la liberté d’expression en Tunisie ». Il s’est déclaré « scandalisé par le peu de réaction et le manque de soutien de la France », au regard de ce qui se passe en Tunisie aujourd’hui. Il a répondu à Eric Raoult, ancien ministre et député UMP de Seine Saint-Denis et membre du groupe parlementaire d’amitié franco-tunisienne, qui avait critiqué l’ingérence de Reporters sans frontières dans les affaires tunisiennes, déclarant : « Il est choquant qu’aujourd’hui un homme politique français de premier plan affiche un soutien sans nuances à la politique de M. Ben Ali sans avoir un mot de compassion à l’égard des militants démocrates harcelés. Que M. Raoult n’ait pas envie de défendre les journalistes tunisiens, c’est son problème, mais qu’il ne nous reproche pas de le faire. »

Hedi Zoghlami, frère aîné de Taoufik Ben Brik, qui s’exprimait pour la première fois sur cette question, a dit son inquiétude. « J’ai peur pour la santé de mon frère, pour sa vie. Taoufik a été opéré il y a quatre ans des reins, il est malade, il est en danger de mort. Avant son arrestation, il avait écrit « ils veulent ma peau ». Aujourd’hui, en l’incarcérant, ils veulent en faire un exemple. Cela fait des années qu’il écrit, et c’est la première fois qu’on l’incarcère. J’en appelle à toutes les consciences d’ici et d’ailleurs pour se mobiliser ».

Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, est intervenue pour dénoncer le silence des autorités françaises : « La prudence de la classe politique, même de gauche, me peine. La meilleure réponse face à un Etat policier est d’en parler (. . .). Il faut forcer nos dirigeants politiques, notamment le président de la République, à faire un pas. (. . .) En Tunisie, on a fait plus que dépasser les bornes ».

Jean-François Julliard a lancé un appel à l’Union européenne, exhortant la Commission européenne à ne pas signer le statut d’accord avancé de la Tunisie au cours du printemps 2010, tant que la Tunisie ne se sera pas engagée fermement dans la voie du respect des droits de l’homme.

Le frère de Taoufik Ben Brik, l’avocat Jalel Zoghlami, a été empêché de prendre son avion le 4 novembre, alors qu’il avait obtenu un visa pour assister à cette conférence. On lui a déclaré que « son passeport n’était pas lisible sur l’ordinateur ».

Par Reporters sans frontières

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