Routes camerounaise : des mouroirs ?


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Moins d’un mois après le début de l’année 2013 , l’on dénombre déjà plus d’une centaine de morts sur les principales routes camerounaises. Une situation qui se complique malgré le renforcement de campagne dite « de sécurité routière ».

Dix-sept morts enregistrés sur les principaux axes routiers au Cameroun pour le seul weekend du 25 au 27 janvier dernier. Les tronçons concernés sont Yaoundé –Douala –Bafoussam et Ngaoundéré-Garoua. Selon les premières, éléments de l’enquête rapportés par les forces de sécurité, l’excès de vitesse serait la cause de ces drames. Un chiffre qu’il faudrait désormais ajouter à la quinzaine de personnes qui ont perdu la vie le weekend précédent sur les mêmes axes. Pour de nombreux observateurs, la cause principale de ses hécatombes sur nos routes ne semple pas être uniquement l’incivisme des conducteurs, mais il va plus loin.

Pierre, résidant en Belgique est inconsolable suite au décès de son aîné dans un de ces accidents. « Je suis tellement attristé, je suis arrivé ici pour passer quelque temps avec ma famille, mais je me retrouve au centre d’un deuil. Le problème de ces accidents, c’est la corruption que connait le Cameroun ; Figurez vous, tout à l’heure le véhicule de transport urbain que j’ai emprunté pour partir de Douala avait des pneus totalement amortis, et en aucun cas nous avons été inquiétés par les forces de sécurité et l’équipe de prévention routière qui nous a pourtant interpellé. Ils se sont limités à prendre de l’argent au conducteur pour la surcharge. Désormais pour circuler au Cameroun, je préfère louer des véhicules », raconte-t-il.

Des statistiques accablantes

Même son de cloche chez Sylvain M., un rescapé des accidents la route qui se souvient du jour où il a faillit quitter ce monde. « Après avoir constaté que notre chauffeur était entrain de dormir, arrivés dans un poste de police , nous avons essayé d’informer l’officier de gendarmerie, afin qu’il intervienne et ordonne au conducteur de s’arrêter pour se reposer. Mais refusant de faire son travail, il n’a pu ordonner cela et l’irréparable s’est produit quelques mètres plus loin…. », se souvient-il.

Au cours des cinq dernières années (2007-2012), les routes camerounaises ont emporté plus de 7000 vies et fait plus de 20000 blessés au cours d’environ 17652 cas d’accidents signalés. Des statistiques accablantes qui ont poussé le gouvernement camerounais à réfléchir à des solutions d’urgence. En 2012, un Centre national des urgences intégré à proximité de l’hôpital central de Yaoundé afin de venir en aide aux accidentés de la route. Des mesures palliatives qui, aujourd’hui doivent être suivies de la construction de véritables routes et l’assainissement du corps des forces de maintien de l’ordre censées jouer le rôle de gendarme de la route.

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