Cameroun : le retour des tas d’immondices à Douala et Yaoundé


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Des ordures au Cameroun
Des tas d'ordures au Cameroun

On croyait avoir définitivement tourné le dos aux tas d’immondices à Douala et dans d’autres villes du Cameroun. Que non, on est loin de sortir de l’auberge. Depuis quelques jours/mois, on observe un arrêt de la collecte d’ordures ménagères dans les grandes villes (Yaoundé, Douala, …). Et cela est dû au fait que les employés d’Hysacam (société Hygiène et salubrité du Cameroun) revendiquent plusieurs mois d’arriérés de salaire. Cette situation, apprend-on, est principalement due au retard de paiement des prestations par l’administration publique.

« Ce problème est récurrent. Il survient chaque année si ce n’est pas tous les six mois. Les gens s’en prennent à notre entreprise (Hysacam) pour rien. Il est connu de tous que tout ouvrier a droit au salaire. Nous sommes des pères et mères de famille. Nous avons des charges comme tout le monde, mais qu’y a-t-il pour que le mois finisse, et que nous ne pouvons pas passer à la caisse ? », se plaint un employé de cette entreprise de collecte d’ordures au Cameroun. « Ne rendons-nous pas un service important à notre pays ? Bien que notre travail soit pénible, nous le faisons avec plaisir », a-t-il ajouté.

« Restreindre géographiquement la collecte »

Selon Joël Olomo Ndo, responsable de la communication à Hysacam, « depuis plusieurs jours/mois, la collecte des ordures ménagères est réalisée à 50% dans de nombreuses villes suite à une pénurie de carburant. Ce déficit porte un coup dur à l’activité de notre entreprise de propreté. Cette situation a pour conséquence, le réajustement de la desserte des principales villes (Douala, Yaoundé), en imposant à notre entreprise de restreindre géographiquement la collecte aux principaux axes. Pour assurer la propreté intégrale des villes desservies au Cameroun, notre entreprise (Hysacam) a besoin en moyenne d’un million et demi de litres de carburant tous les mois ».

« Les problèmes sont récurrents »

Et de préciser : « notre entreprise est dotée d’un potentiel énorme. Elle compte plus de 600 camions avec près de 60 engins et un réseau de 5 000 employés. Elle a 54 ans d’existence et elle est implantée dans quelques capitales africaines. Nous avons l’expérience et l’expertise pour mener à bien nos prestations. Mais il faut relever que les problèmes sont récurrents du fait du financement de la prestation. C’est un système où l’État paie 85% et la communauté urbaine 15%. Compte tenu des difficultés que rencontre notre administration, les prestations connaissent parfois quelques retards et l’entreprise prend un coup au niveau de sa trésorerie. Elle a du mal à assurer certains services de base comme les salaires et satisfaire ses fournisseurs qui sont liés aux produits tels que le carburant et les pièces détachées ».

La nécessité de beaucoup de ressources

« Notre entreprise est une grosse industrie qui nécessite beaucoup de ressources en permanence afin de pouvoir assurer la continuité de ses services », a-t-il conclu. Selon les experts, pour qu’on dise d’une ville qu’elle est propre, il faut remplir quatre conditions :

  • garantir le financement de la prestation ;
  • améliorer la structure des villes, c’est-à-dire bien aménager les villes pour que les camions d’Hysacam aient accès à certains quartiers ;
  • disposer des centres de transfert pour faire face aux problèmes d’embouteillages dans la ville ;
  • améliorer le comportement des populations dans la ville parce qu’on peut observer les formes de vandalisme sur le mobilier urbain et cela a une incidence sur la trésorerie de l’entreprise.

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