Rencontre du troisième type


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Drapeau de l'Algérie
Drapeau de l'Algérie

Le temps d’un été, le groupe de musique arabo-andalouse d’Oran El Meya fusionnera avec le groupe de musique électroniques d’Amiens, Koma Sound System. Amiens fête à sa manière l’année de l’Algérie en France en organisant un concert d’un autre genre dont l’instigateur, Frédéric Carré, attend un échange culturel mais aussi humain.

Le groupe El Meya et Koma Sound System chanteront de nouveau ensemble en juin après un premier concert à Oran en mai dernier. Cette osmose inattendue entre la musique électronique et la musique traditionnelle algérienne apporte une richesse musicale plus intense, qui donne une écoute différente de ces métissages de chants d’un nouveau genre.

Interconnexion musicale

Créé il y a 4 ans, le concept d’échanges interculturelles se veut un croisement de différentes sonorités musicales. En charge de nourrir l’idée : Frédéric Carré, programmateur chargé du développement culturel à La Lune des Pirates, salle de concerts d’Amiens (France). Il a déjà collaboré avec des musiciens mexicains, maliens, argentins. Il choisit chaque année un groupe d’Amiens pour croiser les styles musicaux.

Cette année, Frédéric Carré a rencontré en octobre dernier le groupe algérien El Meya d’Oran, qu’il a présenté au groupe électro Koma Sound System. Il s’en est suivi un partage riche et fructueux avec l’immersion de chacun dans un autre univers sonore.  » Nous avons fait le pari de travailler ensemble en créant un melting pot musical « , raconte Frédéric Carré. « L’association des chants arabo-andalous et des sons électroniques a vu émerger un troisième style qui n’est pas en rupture avec les deux premiers. »

 » Nous avons accepté cette collaboration car nous étions curieux d’entendre le résultat d’un tel mélange », expliquent DJ Matteo et DJ Hi’Noïz du groupe Koma Sound System. Et l’échange a été plutôt positif.  » Les deux groupes se lançaient dans deux milieux inconnus. La première audition a été une écoute respective, une prise de contact. Mais le jours d’après le mélange avait déjà pris. Tout le monde avait envie de jouer. » La fusion des instruments et des chants a apporté ouvert de nouveaux horizons.

Musique au coeur

Ce n’est pas la première fois qu’El Meya collabore avec des musiciens venus d’ailleurs. En mai 2001, au forum de Bruxelles, le groupe avait travaillé pendant une semaine avec des chanteurs grecs.  » J’avais des préjugés d’ordre musicaux quant à l’électro, mais j’ai été fort surpris car les sons sont souples et ouverts. Il y a des ressemblances de sons entre les beats électroniques et les nouba (base de la musique andalouse, ndlr) » Les chanteurs ont vite réalisé qu’il y avait un échange possible tant sur le plan tant humain que relationnel. « L’intégration musicale était totale entre nous et nous partagions une conception assez similaire de la vie .  »

Les artistes ont donné un concert le 15 mai dans une université de jeunes filles à Oran.  » Nous nous sommes posé des questions quant à l’accueil de notre musique.  » Surprises et ravies de ce cocktail explosif, les spectatrices ont apprécié cette combinaison inédite.  » Il y avait une sorte d’euphorie dans la salle. Elles ont tout de suite accroché « , nous expliquent DJ Matteo et DJ Hi’Noïz. El Meya se rendra en France la semaine prochaine pour la phase retour du projet. Le public français aura l’ocasion d’apprécier la fusion des deux genres à l’occasion de deux concerts événements le 19 juin à l’espace culturel Glaz’art à Paris et à La Lune des Pirates, le 21 juin à Amiens à l’occasion de la Fête de la musique. Des occasions à ne pas rater.

Les groupes se produiront ensemble :

A Paris le 19 juin au Glaz’art.

7 à 15 avenue de la Porte de la Villette

Tél. : 00 33 (0)1 40 36 65 55

A Amiens le 21 juin à La Lune des Pirates.

17 quai Bélu

Tél. : 00 33 (0) 3 22 97 88 01

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