Relance des négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud


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Le Soudan et le Soudan du Sud ont engagé un nouveau round de négociations, ce mardi 6 mars, à Addis Abeba afin de régler les nombreuses questions demeurées en suspens entre les deux parties. Le partage des revenus du pétrole et la fixation de leur frontière commune cristallisent particulièrement la tension entre ces pays.

De nouvelles discussions ont débuté, ce mardi 6 mars, afin de démêler les files de la crise entre Soudan et Soudan du sud. Elles se déroulent jusqu’au 16 mars, au siège de l’Union africaine, sous la médiation du Panel de haut niveau de l’UA dont l’ex-Président sud-africain Thabo Mbeki. La tension reste donc très vive entre les deux pays, en conflit depuis le 9 juillet 2011, au lendemain de la proclamation d’indépendance du Soudan du Sud.

Les précédentes négociations n’ont donc pas été concluantes. « Je ne crois pas qu’il y ait eu aucun développement positif », déclare à ce sujet Pagan Amun, le négociateur en chef pour le Soudan du Sud. En témoigne le bombardement par Khartoum, la semaine dernière, d’un champ pétrolier à El Nar, dans l’état sud-soudanais d’Unité, proche de la frontière avec le Soudan. Un pacte de non-agression a été signé mi-février.

Le problème insoluble du partage des revenus pétroliers

Lundi 5 mars, l’Union africaine a encouragé les deux pays à « montrer le degré nécessaire de compromis et de volonté de bon voisinage, afin de mener rapidement à leur terme les négociations sur toutes les questions en suspens » rapporte Afriquinfos. Et elles sont nombreuses, notamment celles relatives à la citoyenneté, à la nationalité, aux frontières et aux arrangements financiers.

Le partage des revenus financiers du pétrole semble être le principal point de désaccord. Le sud concentre 75 % de la production de pétrole soudanais mais reste dépendant du nord pour l’exportation, « Juba se dit d’accord pour payer à Khartoum des droits de transit d’un total de 5,69 dollars par baril, alors que Khartoum réclame 36 dollars par baril ». Le Soudan du Sud accuse le nord de faire monter les enchères et cherche à diversifier ses possibilités d’exportation. Un accord a ainsi été signé avec le Kenya, en janvier dernier, pour la construction d’un oléoduc jusqu’au port de Lamu, sur l’océan Indien.

Un optimisme de façade reste cependant affiché par le négociateur pour le Soudan du Sud qui déclare « ne pas voir pourquoi il ne pourrait pas y avoir un accord sur le pétrole ». Il ajoute ensuite que Khartoum « devait accepter les normes de l’industrie [pétrolière] en la matière ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU a déclaré, ce mardi, être «extrêmement inquiets» de la tension croissante entre le Soudan et le Soudan du sud. Il a de plus « exigé » que les protagonistes « cessent les opérations militaires dans les zones frontalières ».

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