RDC/Somalie : l’ONU dénonce le viol des bébés comme arme de guerre


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L’ONU tire la sonnette d’alarme contre les viols pratiqués sur les nourrissons en Somalie et République démocratique du Congo!

La guerre a son lot d’horreur qu’il est généralement difficile à imaginer. Des actes de barbaries qui dépassent toute mesure. Et le viol en fait partie. Cette fois-ci, les limites sont de loin dépassées. Les victimes ne sont plus celles que l’on croit. Les nourrissons ne sont pas épargnés par les viols !

Le deuxième problème lié aux temps de guerre est l’impunité des crimes commis. Pour mettre un terme à cette machine qui ne fait que des victimes et ne voit pas l’ombre d’un coupable, l’envoyé des Nations unies sur les violences sexuelles Zainab Hawa Bangura a sollicité les quinze membres du Conseil de sécurité.

Des bébés de 6 à 12 mois violés

« Les histoires sont horribles et déchirantes, lorsque ces survivants vous disent ce qu’ils ont enduré et continuent d’endurer », restitue Zainab Hawa Bangura. Elle raconte aussi qu’une réfugiée installée dans un camp au Kenya a été violée sous la menace d’une arme alors qu’elle était enceinte de huit mois. « J’ai visité une communauté où l’an dernier 11 bébés, entre 6 et 12 mois, ont été violés par des éléments des Maï Maï Morgan », un groupe de rebelles congolais. Il est inimaginable que quelqu’un ait pu commettre une telle atrocité », déplore Zainab Hawa Bangura.

« Dans les zones contrôlées par les rebelles, le viol a été utilisé comme une tactique de guerre » et les bébés n’y ont pas échappé, fustige l’envoyé de l’Onu. « Sous la lumière froide de la stratégie et de la tactique, la justification et l’objectif est clair. Quel moyen plus efficace peut-il y avoir de détruire une communauté que de cibler et dévaster ses enfants ? », se questionne-t-elle devant les membres du Conseil de sécurité.

Crimes impunis

Dans l’Est de la RDC, le rapport recense 59 enfants âgés de 1 à 3 ans et 182 enfants âgés de 5 à 15 ans victimes de viol, l’an dernier. D’autant plus que pour ce dossier, il est difficile de déterminer l’ampleur du problème face à l’insécurité et le manque d’accès des médias. Aussi, plusieurs femmes qui ont subi des violences sexuelles ne dénoncent pas le crime dont elles sont victimes par peur des représailles, du regard des autres, de leurs conjoints ou tout simplement par honte.

Les violeurs doivent payer. Un père somalien dont les filles âgées de 4 et 6 ans ont été violées est aujourd’hui en lutte avec les instances judiciaires. Ces actes ne doivent pas rester « sans frais », s’insurge Zainab Bangura. Il faut, demande-t-elle fermement, faire de ce problème « une haute responsabilité ». L’envoyée des Nations unies a réclamé devant le Conseil de sécurité que les viols et toute agression sexuelle ne demeurent plus impunis. « La violence sexuelle a été utilisée à travers les âges parce que c’est une arme dévastatrice et pas chère », a-t-elle déclaré. «Ils doivent comprendre qu’il ne peut y avoir aucune cachette, aucune amnistie, aucune sphère de sécurité ». Et que toute volonté de « paix future et cessez-le-feu en période de conflit doit inclure la prévention de la violence sexuelle ».

Le rapport établi à partir des constatations de l’envoyée de l’ONU, qui a été remis au Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, accuse clairement 14 groupes armés et les autorités congolaises (la police et l’armée). Le président de la RDC, Joseph Kabila, s’est prononcé alors et a fait la promesse de condamner, de manière efficace, les violences sexuelles. Son implication a été suivi au Parlement congolais qui a décidé de mettre en place un groupe travaillant sur la question afin d’éradiquer le problème.

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