RDC : le gouvernement suspend la délivrance de documents sensibles pour lutter contre la corruption


Lecture 3 min.
Corruption
Corruption

En RDC, le gouvernement a suspendu pour cinq semaines la délivrance de documents sensibles, dont les certificats de nationalité et les permis de culte. Une mesure exceptionnelle pour lutter contre la corruption et assainir une administration minée par des réseaux parallèles.

Le ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République démocratique du Congo, Guillaume Ngefa, a annoncé dimanche 28 septembre la suspension temporaire de la délivrance de plusieurs documents administratifs. La mesure, qui court pour une durée de cinq semaines, concerne notamment les certificats de nationalité, les permis de culte et les actes de reconnaissance de la personnalité juridique.

Dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter), le ministre a justifié cette décision par la nécessité de restaurer la transparence et la crédibilité des services relevant de son portefeuille.

Corruption et réseaux parallèles dans l’administration

Guillaume Ngefa a évoqué des dysfonctionnements graves et des pratiques inacceptables dans le processus de délivrance de ces documents. Parmi les dérives constatées, il cite la corruption, le trafic de documents sensibles et même l’existence d’un réseau parallèle au sein de l’appareil administratif. Selon lui, ces abus fragilisent la confiance des citoyens envers les institutions et menacent l’intégrité de l’État.

Pour assainir la situation, le ministre de la Justice a annoncé le lancement d’une enquête rigoureuse et d’un audit approfondi. L’objectif affiché est d’identifier les responsables et de mettre en place des mécanismes durables garantissant la qualité du service public. « Cette mesure exceptionnelle vise à renforcer l’intégrité et à redonner confiance à la population congolaise », a-t-il déclaré.

Le cas particulier des permis de culte

Parmi les documents suspendus figure le permis de culte, introduit récemment par son prédécesseur, Constant Mutamba. Cette initiative visait à mieux encadrer les communautés religieuses et à identifier les pasteurs sur l’ensemble du territoire. Elle avait été mise en place pour répondre à la prolifération de responsables religieux impliqués dans divers scandales, qui ternissaient l’image des confessions exerçant dans un cadre légal.

Cette suspension, bien que temporaire, constitue un signal fort envoyé par le gouvernement congolais contre la corruption et les pratiques frauduleuses. Mais elle risque aussi de perturber les citoyens et institutions dans leurs démarches administratives. La réussite de l’opération dépendra de la capacité du ministère à mener à bien l’audit annoncé et à réformer durablement des services trop souvent pointés du doigt.

Avatar photo
LIRE LA BIO
Fidèle K est journaliste et rédactrice spécialisée, passionné par l'Afrique et ses dynamiques politiques, culturelles et sociales. A travers ses articles pour Afrik, elle met en lumière les enjeux et les réalités du continent avec précision et engagement.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News