RDC : le cardinal Ambongo appelle les membres de la coalition au pouvoir à oublier leurs querelles pour servir le peuple


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Cardinal Fridolin Ambongo
Cardinal Fridolin Ambongo

Nommé cardinal le 5 octobre 2019 par le pape François, Fridolin Ambongo a dit sa première messe hier, dimanche 17 novembre 2019. Occasion pour le prélat de transformer son homélie en véritable sermon politique sur l’avenir de la République démocratique du Congo.

C’est dans un stade des Martyrs de la Pentecôte noir de monde que le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a célébré sa première messe depuis qu’il est entré dans ses nouvelles charges. Parmi les personnalités ayant pris part à ce culte, le premier citoyen congolais, Félix Tshisekedi.

Le cardinal Ambongo, reconnu pour ne pas être un taiseux sur la vie politique de son pays, a tôt fait de saisir cette tribune pour s’adresser directement aux responsables de la coalition FCC (Front commun pour le Congo, pro-Kabila) – CACH (Coalition cap pour le changement de Tshisekedi) au pouvoir et qui ne cessent de s’en prendre mutuellement les uns aux autres, depuis quelques semaines : « Il n’est pas normal, dans ce contexte de communion, de sursaut de nationalisme, qu’il y ait encore certains de nos frères et de nos sœurs qui passent leur temps à se quereller autour des futilités. En réalité, le peuple est fatigué des querelles politiciennes complètement inutiles. Le temps des querelles est révolu », a lâché le prélat.

« Il y a de nouveaux responsables qui sont en charge et quand vous êtes en charge, ne passez pas votre temps à vous quereller inutilement autour des futilités. Le sens des responsabilités veut que nous mettions de côté nos petits intérêts partisans et égoïstes pour nous concentrer et nous engager sur l’essentiel qui est l’avenir de notre peuple. Nous devons travailler pour trouver ensemble un nouvel avenir rassurant pour notre peuple qui n’a que trop souffert », a-t-il poursuivi. Une façon pour le cardinal, par ailleurs vice-président de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), de dire que l’Eglise catholique qui avait pendant longtemps contesté la victoire de Tshisekedi à l’élection présidentielle, a définitivement tourné la page.

Chacun de ces propos recevait un écho très favorable auprès de la population sortie nombreuse pour assister à la messe, qui traduisait son approbation par des ovations nourries. Saisissant au rebond la balle lancée par l’homme d’église, le Président Tshisekedi a profité de cette messe pour faire une adresse aux deux coalitions, tout en restant dans les références religieuses : « J’exhorte les uns et les autres à dépasser les clivages de tous ordres, les sentiments partisans, et à mettre fin à toute forme de diabolisation pour réussir ensemble. Il n’y a pas d’un côté des anges, et de l’autre des démons ».

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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