RDC : la mystérieuse disparition d’Eugène Diomi Ndongola


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Eugène Diomi Ndongola

Depuis le 27 juin, l’opposant Eugene Diomo Ndongola, président du parti la Démocratie Chrétienne, est introuvable. Il est poursuivi pour viol sur mineures et se serait volontairement caché, selon les autorités. Ses proches eux affirment qu’il est détenu en secret par les services de renseignements.

Où se trouve Eugene Diomi Ndongola ? La troublante disparition de l’opposant, président du parti de la Démocratie Chrétienne inquiète sa famille. Proche du leader de l’opposition de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) Etienne Tshisekedi, il n’a pas donné signe de vie depuis le 27 juin. Il est poursuivi pour viol sur mineures, selon les autorités, qui affirment qu’il se serait terré pour ne pas faire face à la justice. Mais pour ses proches, il serait détenu en secret par les services de renseignement. Selon la compagne de l’opposant, il ne fait pas de doute que « c’est un gros coup monté. Les membres de l’Agence nationale de renseignement (l’ANR) nous ont dit clairement qu’il était entre leurs mains », a-t-elle indiqué à RFI.

Un poids lourd de la politique congolaise

Il faut dire qu’Eugene Diomi Ndongola est un poids lourd de la politique congolaise. Il a été ministre des Mines de 2000 à 2004 et n’a pas sa langue dans la poche. Ce qui agace particulièrement le pouvoir, d’après ses proches : « Une chose est vraie, Eugene Diomi Ndongola dérange le pouvoir à Kinshasa ». L’opposant refuse également de siéger à l’Assemblée nationale tant que la victoire à la présidentielle d’Etienne Tshisekedi ne sera pas reconnue. Le leader de la Démocratie Chrétienne estime qu’il est le véritable vainqueur du scrutin du 28 novembre qui l’a opposé au président Joseph Kabila. Le 23 juin dernier, quelques jours avant sa disparition, il a également organisé un hommage aux populations victimes de violences dans l’Est du pays.

Amnesty International s’est saisie de l’affaire

Plusieurs associations des droits de l’Homme et ONG se sont saisies de l’affaire, dont Amnesty international. La disparition de l’opposant pourrait bien à nouveau embarrasser le pouvoir alors que le sommet de la Francophonie sera accueilli par Kinshasa en octobre prochain.

De multiples voix se sont élevées contre la tenue d’un tel évènement dans un pays où « les droits de l’Homme sont bafoués », selon le président de l’association convergence pour l’Emergence du Congo (CEC). Il a saisi la justice française pour empêcher la tenue du sommet. « La RDC n’est pas un Etat de droit mais un Etat antidémocratique et policier. Le sommet de la Francophonie ne peut pas se tenir dans un pays où les populations pleurent leurs milliers de morts que personne ne dénonce », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à Afrik.com. Il va même plus loin, estimant que « la francophonie sera déshonorée en RDC si le sommet a lieu ». Le président français François Hollande devrait se prononcer ce lundi sur sa participation ou non à l’évènement.

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