RDC : l’ONU accuse de nouveau le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23, Kigali en colère


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Dans son dernier rapport, l’ONU a de nouveau accusé le Rwanda et l’Ouganda de prêter main forte aux rebelles de la rébellion M23, défaite par l’armée congolaise. Kigali a rejeté ces accusations, affirmant qu’elles sont sans fondement.

Une fois de plus, dans son dernier rapport, l’ONU a accusé le Rwanda et l’Ouganda de continuer à soutenir les rebelles du M23, défaits pourtant par l’armée congolaise et les Casques bleus de la MONUSCO, en novembre dernier. Il s’agit du rapport annuel du groupe d’experts indépendants chargés de contrôler l’application des sanctions auxquelles est soumise la République démocratique du Congo (RDC). Ces experts affirment notamment disposer « d’informations crédibles selon lesquelles des dirigeants du M23 sanctionnés (par l’ONU) se déplacent librement en Ouganda et le M23 continue de recruter au Rwanda ».

Un nouveau rapport qui a mis Kigali en rogne, qui rejette ces accusations, arguant qu’elles sont sans fondements. Le représentant permanent adjoint du Rwanda à l’ONU, Olivier Nduhungirehe, a vivement réagi devant la presse, dénonçant un non-respect de la procédure. « Le Rwanda conteste ce rapport sur le fond et sur la forme », a-t-il indiqué. « Les accusations sont toujours les mêmes, mais il n’y pas de preuve et la méthodologie est contestable. On veut maintenir la pression sur le Rwanda ».

Kigali dénonce des experts incompétents

Il a également accusé les experts, « qui ne sont experts que de nom, de se rendre sur le terrain pour recycler des rumeurs. Nous ne sommes pas d’humeur à continuer à servir de punching ball ». Le diplomate rwandais a même incité l’ONU à revoir le recrutement et les méthodes de ses groupes d’experts pour « éviter que cinq ou six experts n’accusent un pays sans preuve ».

Pas plus tard que la semaine dernière, le représentant spécial de l’ONU en RDC, Martin Kobler, avait fait état d’informations crédibles selon lesquelles le M23 a continué à recruter après les accords de paix conclus à Nairobi en décembre, et était redevenu actif dans l’Ituri (nord-est de la RDC). « Nous ne devons tolérer aucune résurgence militaire du M23 », avait-il indiqué, invitant Kigali et Kampala « à tout faire pour éviter que des éléments du M23 ne trouvent refuge ou ne s’entraînent sur leur territoire ».

Face à ces accusations, le M23 a de son côté assuré qu’il ne souhaitait pas reprendre sa lutte armée. Des affirmations de ces responsables qui n’ont pour le moment pas convaincues.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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