RDC : Félix Tshisekedi dans la tourmente après la condamnation de Kamerhe et la destitution de Kabund ?


Lecture 3 min.
Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi
Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi

Vital Kamerhe, bras droit de Félix Tshisekedi purge, depuis samedi 20 juin, sa peine de 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction d’exercice du droit de vote et du droit d’éligibilité au terme d’un procès le citant dans le détournement d’une somme de 47 millions de dollars, destinés à l’exécution du programme d’urgence du Président congolais. Cette condamnation intervient tout juste après la destitution de Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social, au poste du premier vice-président de la chambre haute par la Cour constitutionnelle.

La mise à l’écart de ces deux grosses pointures de la coalition Cap pour le Changement(Cach) vise-t-elle à fragiliser Félix Tshisekedi face à ses partenaires, majoritairement dans les institutions publiques, ou elle est plutôt un signe avant-coureur de la renaissance d’une justice longtemps taxée de deux poids, deux mesures ? Pour l’instant, rien ne peut être affirmé, malgré les indignations des uns et des autres. Décryptage.

Qui vise qui ?

Après la condamnation du leader de l’UNC et la destitution du président de l’UDPS, un malaise s’est installé au sein de la coalition au pouvoir. Les partisans de Félix Tshisekedi soupçonnent leur partenaire de vouloir « faire échec » au projet de société du chef de l’État alors que de l’autre côté, on crie à une « mauvaise collaboration » .

Dans un entretien avec nos confrères de Politico.cd, un des médias influent du pays, Tina Salama, porte-parole ajointe du président congolais a dénoncé la mauvaise volonté des dignitaires du camp Kabila, leur rappelant qu’ils font aussi partie du gouvernement. « Nos amis doivent faire attention. Le peuple n’est pas dupe. Torpiller l’action du chef de l’État en estimant que cela profiterait au FCC, c’est se tirer une balle dans le pied. Le chef de l’État et le président Honoraire Joseph Kabila s’entendent bien. Ces activités sulfureuses et intempestives viennent des gens qui veulent créer le chaos à leurs propres avantages ».

Connu pour son franc-parler, le président de l’Union pour la nation Congolaise a amené les Congolais à la réflexion, après ses déclarations, lors de son procès. « Ce n’est pas Vital Kamerhe qui est visé, mais le chef de l’État(…). Peuple congolais, c’est la survie de la nation qui est en jeu », a-t-il lancé, estimant que ce procès est politique. « Il est politique parce qu’on a vu que les travaux avaient avancé… On bétonne les avenues Bokassa, Lumumba ou encore de l’Université et ils se sont dits, ils vont réussir ».

Ces propos ont été balayés d’un revers de main par Barnabé Kikaya Bin Karubi, proche collaborateur de Joseph Kabila, estimant qu’il s’agit d’une stratégie visant à discréditer l’ancien chef d’État congolais. « Il fonde ainsi la théorie du complot en évoquant comme cause la jalousie de Joseph Kabila et du FCC contre Félix Tshisekedi », ajoutant « à partir de cet instant, qu’il soit déclaré coupable ou non coupable, au terme du procès, le directeur de Cabinet du président de la République a choisi la mauvaise voie pour dégager sa responsabilité dans l’affaire, adopte comme stratégie de défense le fait d’exposer le chef de l’État Félix Tshisekedi et de discréditer le sénateur Joseph Kabila », poursuit-il.

Cette coalition résistera-t-elle à ces vagues ? Si oui, qui sera gagnant, qui en sortira perdant ? Si non, quel regard les deux camps auront l’un devant l’autre après cette période ? En attendant un nouveau tournant dans la cohabitation entre le Front commun pour le Congo  et le Cap pour le Changement, les Congolais restent aux aguets et suivent de plus près l’évolution des évènements.

A lire : RDC : comment l’UNC de vital Kamerhe digère-t-il le sort de son président national ?

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News