RDC : Félix Thsisekedi s’acharne-t-il contre Augustin Matata Ponyo ?


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Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi
Le Président congolais, Félix Tshisekedi

L’opposant congolais Augustin Matata Ponyo a dénoncé, ce mercredi, un « acharnement politique » à son encontre. L’ancien Premier ministre fustige des manœuvres visant à l’écarter de la Présidentielle de décembre prochain.

La tension monte de plus en plus en République Démocratique du Congo, à quelque six mois de l’élection présidentielle. Ce mercredi 21 juin, à Kinshasa, Augustin Matata Ponyo, candidat à ce rendez-vous électoral, a dénoncé un « acharnement ». Ce, après que le procureur général près la Cour constitutionnelle a relancé des poursuites judiciaires à son encontre.

Détournement de fonds publics

L’ancien chef du gouvernement est poursuivi dans une affaire de détournement de fonds publics. Des dotations financières alors allouées pour un parc agro-industriel, en 2014. A l’époque, Augustin Matata Ponyo était Premier ministre. Poste qu’il a occupé de 2012 à 2016. En 2020, l’Inspection générale des Finances avait conclu un détournement de deniers.

L’IGF, après une enquête, avait estimé que sur 285 millions de dollars décaissés par le Trésor public pour la construction du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, 205 millions de dollars avaient été détournés. Lequel rapport Augustin Matata Ponyo avait contesté à l’époque, et continue de contester d’ailleurs, clamant son innocence. Le parc dont il est question devait être construit à 250 km au Sud-Est de Kinshasa.

Affaire close puis relancée

D’ailleurs, un procès pour détournement de fonds publics avait été ouvert, en mai 2021, devant la Cour constitutionnelle. Celle haute juridiction s’était déclarée incompétente pour juger celui qui est aujourd’hui sénateur. L’affaire avait été close lorsque la Cour de cassation, seule habilité à juger les hautes personnalités, s’était à son tour déclarée incompétente.

Sauf que Modeste Bahati, président du Sénat, a relancé cette affaire, à quelques mois de la Présidentielle. « Un scandale », estime l’élu de la ville de Kindu. « La Constitution dit qu’on ne peut pas juger un ancien Président et un ancien Premier ministre pour des faits commis pendant sa gestion », a indiqué Augustin Matata. Pour l’opposant, « la hantise aujourd’hui, c’est comment on va m’éliminer de la course ».

Un « gangstérisme » politique ?

Et d’accuser : « le Sénat et la Cour constitutionnelle sont instrumentalisés pour m’éliminer de la course à la présidentielle au profit du candidat au pouvoir ». Notons que c’est la seconde fois, en moins d’une semaine, que l’opposant congolais parle d’acharnement sur sa personne. D’ailleurs, il parle de « gangstérisme » politique orchestré par le Président congolais, Félix Thsisekedi.

Samedi 17 juin, en effet, le chef du parti Leadership et gouvernance pour le développement (LDG) a déclaré avoir été interdit de voyager en Ituri, dans l’Est du pays par le pouvoir. L’opposant dénonçait avoir été interdit, par les services de la Direction générale de migration, de monter dans l’avion à destination de l’Ituri. Selon lui, l’ordre venait de la présidence de la République congolaise.

Matata Ponyo empêché de voyager

Dès le lendemain de cette annonce, la porte-parole de la Présidence et la Direction générale de la migration ont apporté un démenti aux accusations de l’opposant. Dans un tweet, Kinshasa précise que les questions migratoires « ne relèvent pas de la Présidence ».  Le Palais estimant que Matata « doit trouver ses raisons de campagne ailleurs s’il est en manque de popularité ».

De son côté, la Direction générale de la migration précise qu’elle « n’a posé aucun acte pour empêcher Matata Ponyo de voyager ». La DGM rectifie que le président du parti politique Leadership et gouvernance pour le développement « s’est présenté en retard à l’aéroport et n’a pas voulu se plier aux formalités d’usage ». Aujourd’hui, la tension est vive dans ce pays d’Afrique Centrale.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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