Ravalomanana et Rajoelina s’abreuvent du soutien populaire


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Des manifestations de soutien populaire au président Marc Ravalomanana et à son opposant, Andry Rajoelina, se sont déroulées encore ce week-end à Madagascar en dépit des négociations entamées mercredi entre les deux camps. Dix mille partisans du maire destitué d’Antananarivo devraient participer à des sit-in ce lundi pour permettre aux 12 « ministres de transition », nommés par Andry Rajoelina, de « travailler ».

La légitimité se trouve dans la rue aussi bien pour le président malgache Marc Ravalomanana que pour son opposant, le maire destitué d’Antananarivo, Andry Rajoelina. En pourparlers depuis mercredi dernier, sous la pression de la communauté internationale, ils se sont engagés à ne pas aggraver la tension politique et sociale. Les partisans des deux hommes politiques se succèdent néanmoins dans la rue pour manifester leur soutien à leur leader. C’était encore le cas ce samedi où se sont tenus deux rassemblements opposés. « Je suis président de la République et je tiens à le rester jusqu’à la fin de mon mandat (fin 2011, ndlr), tout problème à Madagascar peut se régler par la discussion, nous allons tout faire pour rétablir la paix dans le pays et œuvrer au redressement économique », a déclaré samedi Marc Ravalomanana.

L’ancien maire d’Antananarivo ne l’entend pas de cette oreille et a continué sur sa lancée. Le « président de la Haute Autorité de transition », autoproclamé depuis le 7 février, poursuit l’annonce des différents membres de son « gouvernement ». Après deux autres nominations ce samedi, dont celui du ministre de la Défense, le général Raonenanpsoamampianina, l’ancien chef d’état-major de l’armée malgache, deux nouvelles entrées ont été annoncées ce lundi. Celles des ministres de l’Education nationale, Julien Razafimanjanto, et de la Poste et de la Télécommunication, Augustin Andriamananoro. Le gouvernement de transition d’Andry Rajoelina compte pour l’heure 12 membres.

Sit-in devant les ministères de la République

Comme il l’avait annoncé samedi, 10 000 personnes réunies sur le désormais haut lieu de la contestation malgache, la place du 13-Mai, semblent sur le point d’organiser des sit-in devant les ministères où leurs futurs occupants sont censés prendre fonction. Les autorités malgaches ont mis en garde dans la nuit de dimanche à lundi les manifestants sur les antennes de la radio Madà, selon L’Express de Madagascar. « Les bureaux administratifs, aussi bien dans la capitale que dans les régions, sont classés zones rouges », a déclaré le vice-amiral Mamy Solofoniaina Ranaivoniarivo, le ministre de la Défense. Lui succédant, le préfet de police d’Antananarivo, Edmond Rakotomavo, a indiqué qu’« aucune sommation n’est requise face à une manifestation sur la voie publique qui plus est dans une zone sensible ».

Le mouvement contestataire initié par Andry Rajoelina le 26 janvier a déjà fait une centaine de morts, dont au moins une trentaine le 7 février, lors d’un rassemblement durement réprimé par la garde présidentielle. Amnesty International a d’ailleurs demandé l’ouverture d’une enquête par les autorités malgaches sur « l’usage excessif de la force par la garde présidentielle contre des manifestants non armés marchant vers le palais présidentiel ».

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