« Rap Diam Min Tekky » toujours indésirable en Mauritanie !


Lecture 3 min.
Le groupe Diam Min Tekki
Le groupe Diam Min Tekki

Le « Rap Diam Min Tekky », groupe mauritanien, contraint à l’exil en Belgique, dans les années 2011, en raison de leur discours « révolutionnaire », fait son grand retour avec la sortie officielle de son nouvel album « 30 Ans ». En perspective de la sortie de ce projet tant attendu par leurs fans, un concert était prévu ce samedi 5 mars à Nouakchott, mais a finalement été annulé par les autorités mauritaniennes.

Créé en 1997 par un trio de jeunes mauritaniens, Matar Ba, Ousmane Sow et Lamine Cheikh Ba, le « Rap Diam Min Tekky » est un groupe de rappeurs très engagés pour la cause du peuple d’où leur grande popularité dans leur pays. D’ailleurs, ses membres avaient été contraints à l’exil en Belgique dans les années 2011, en raison de leur rap engagé, dont le but est de conscientiser la population. Ils sont devenus comme le symbole de la lutte contre l’injustice et l’oppression que subissent les Noirs, en Mauritanie. Leur premier album est intitulé « Gonga » (La vérité) sorti en 2007. Surfant sur leur popularité en Mauritanie, ils participent au festival « Les blues du fleuve » 3ème édition organisé à Podor (Sénégal) en 2008 et au « Festa 2H » Dakar-Sénégal en 2009.

En 2010, ils sortent leur second album, avant de s’envoler pour la France où le groupe s’est produit à l’occasion du concours Miss Peulh France, mais aussi à la « Fête de la Music des quartiers » dans les Yvelines (région parisienne). Ils ont eu à faire de nombreuses collaborations avec le groupe « Black A part » dans l’album « Min Zemane », avec le collectif 9.9.4 pour la compilation « Art de la Rime », avec AMD dans l’album « Noble art », Gélongal Ba, Cee Pee, Monza, Soni Ma, Millitary Underground, Soldier Hems, Chico Red Zone Capo (Mauritanie-Belgique), Oumar Pène, Baaba Maal (Sénégal) Disiez la Peste (France), Sonjah (Allemagne), Neva Fall Boys (Gambie), Dija Salome (Sierra Léone) et Mallyn (Éthiopie).

« Nous disions tout ce qui est anormal dans ce pays et on eut pas mal de problèmes, pour survivre et être en sécurité. On a alors quitté le pays pour aller en Belgique et 10 ans après, nous sommes de retour avec les mêmes objectifs et avec le même combat, c’est dire non au racisme. On demande l’équité, on demande l’égalité. On était là-bas, mais on regardait ce qui se passait ici chaque matin et on voyait malheureusement que les choses n’évoluaient pas et c’est comme d’habitude. On s’est dit, on va revenir encore, pour participer à ce combat. À notre arrivée, nous avons constaté qu’il y a deux Nouakchott, d’autres qui vivent bien et très mal. On est venu conscient des risques de se faire arrêter, enfermer et même tuer. Mais, il était temps que nous revoyons nos parents et nos fans », a déclaré Ousmane Sow.

A lire : « Dip Doundou Guiss », l’As du rap Galsen

« Diam Min Tekki » est le groupe le plus populaire du rap mauritanien, qui milite « en faveur de la justice sociale ». Après 10 ans d’exil en Europe, le trio devait se produire dans un concert, ce samedi 5 mars, à Nouakchott, l’occasion de lancer le dernier album du groupe, intitulé « 30 Ans ». Il s’agit du premier concert pour le groupe qui est rentré au bercail, mercredi dernier. Malheureusement, leur concert a été interdit par les autorités mauritaniennes.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News