Radios libres sous perfusion à Abidjan


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Il y a tout juste deux ans que la Côte d’Ivoire connaît les joies de l’ouverture radiophonique, et l’enthousiasme des premiers mois avait alors permis une floraison de petites radios… Le moment vient, pour la plupart d’entre elles, de refaire leurs comptes.

La naissance à Abidjan d’une Union des radios de proximité, URPCI, présidée par Léon N’Cho, qui dirige Radio Lepin, station privée située à Alepé, n’est pas seulement le signe d’une vitalité remarquable du secteur radiophonique : elle vient aussi répondre à la nécessité pour toutes ces antennes locales de faire entendre leur voix, alors que le cadre économique et juridique qui leur a été fixé limite fortement leurs velléités d’expansion…

Car les radios privées ont interdiction, en Côte d’Ivoire, de vivre de la publicité, et elles doivent donc être développées par leurs initiateurs sur leurs fonds propres… Face à elles, les radios  » communautaires  » peuvent, pour leur part, faire appel aux concours financiers des collectivités locales. Mais les radios privées peinent à assurer leur quotidien :  » Chaque jour, nous devons chercher, demander, quémander, des fonds pour joindre les deux bouts, pour avoir le droit d’exister, tout simplement « , déclare Léon N’Cho à Jacques Soncin, dans un entretien publié par le mensuel Fréquences libres de juin .

Précarité

Il est vrai qu’en interdisant aux radios privées l’accès au marché publicitaire, la loi ivoirienne les place dans des conditions économiques particulièrement précaires, freinant la constitution d’un véritable marché radiophonique pluriel. Pourtant, la même loi promulguée par Henri Konan Bédié avait déjà pris toutes les précautions possibles en matière éditoriale, puisqu’elle interdit aussi aux radios privées de faire de la politique ou d’aborder le sujet de la religion.

Pendant les premières semaines qui suivirent l’arrivée au pouvoir du général Guei, la nomination au poste de ministre de la Communication du journaliste Levy Niamkey avait laissé penser que le nouveau pouvoir serait plus ouvert au pluralisme du paysage radiophonique que ne l’était le président déchu. Mais le remaniement du 18 mai dernier a vu le départ de Lévy Niamkey, remplacé à son poste par un militaire, le commandant Henri Sama… Un changement qu’il est encore un peu trop tôt pour commenter.

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