Que se passe-t-il entre la France et l’Algérie ?


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Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune
Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune

Des slogans anti-français ont été entendus lors de la manifestation anti-régime du Hirak, du vendredi 9 avril. Ces derniers temps, la crise entre Alger et Paris a pris des proportions inédites qui surprennent par leur ampleur. Tant la tendance générale était à l’apaisement et à la réconciliation.

Le torchon brûle à nouveau entre l’Algérie et la France. En pleine crise de pouvoir à Alger, contesté par un mouvement social et politique enraciné, le Président Emmanuel Macron a tenu à exprimer son soutien à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune en donnant du crédit à la période post-Bouteflika. Un soutien si visible et si assumé que Macron s’est attiré les foudres des icônes du Hirak qui reprochaient à la France ses complicités avec les autocrates d’Alger, analyse le politologue Mustapha Tossa.

Selon lui, d’ailleurs, en signe de bonne volonté, Emmanuel Macron a lancé un processus de réconciliation mémorielle avec l’Algérie piloté par l’historien Benjamin Stora. Un processus qui ne prétend nullement régler les problématiques d’une baguette magique, mais qui a le don d’ouvrir des chantiers. Tout allait donc pour le mieux entre les deux pays, au nom de la raison d’Etat et de leurs intérêts supérieurs.

Pour le politologue Mustapha Tossa, jusqu’à l’annonce brutale du report sine die de la visite de la délégation française emmenée par le Premier ministre Jean Castex. C’est ainsi qu’une crise béante et inédite est ouverte entre Alger et Paris avec faisant craindre le pire. Plusieurs hypothèses ont été arguées pour justifier cette annulation et cette brusque montée de tension entre l’Algérie et la France.

La première serait la déception des Algériens de voir réduire comme une peau de chagrin la délégation ministérielle française comme signe de désintérêt français à cette relation spéciale franco-algérienne, souligne Mustapha Tossa. La seconde est l’absence de cette délégation française du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à qui on prête un tropisme pro-algérien très prononcé, indique le politologue.

Mais la vraie raison de cette colère et amertume algérienne à l’égard de Paris, estime le politologue Mustapha Tossa, vient sans aucun doute de certains signaux qui annoncent une prise de position totalement pro-marocaine dans l’affaire du conflit du Sahara. Récemment en pleine préparation de cette visite de Jean Castex, le parti du Président Emmanuel Macron, « La République en Marche » a décidé d’ouvrir une section dans la ville mythique du Dakhla dans le Sahara. Certainement, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, pour qui connaît la position de l’Algérie sur le dossier du Sahara Occidental.

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