Que cache la démission du maire de Johannesburg ?


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Herman Mashaba
Herman Mashaba

La nouvelle est tombée dans la journée d’hier. Herman Mashaba, premier maire non membre de l’ANC (Congrès national africain, en français) de la ville de Johannesburg depuis la fin de l’Apartheid, a donné sa démission de son poste et en même temps, de son parti, l’Alliance démocratique (DA). Raison avancée : profondes divergences avec le parti.

Elu à la tête de la mégalopole sud-africaine, face à Parks Tau, le candidat du parti de Nelson Mandela, en août 2016, Herman Mashaba n’ira pas au bout de son mandat de cinq ans qui devrait finir en 2021. En effet, annoncé dans la journée d’hier, sa démission de son poste de maire devrait prendre effet à partir du 27 novembre prochain.

Mais qu’est-ce qui a pu pousser ce millionnaire sorti des townships, qui a administré une gifle à l’ANC dans la métropole économique sur laquelle elle trônait sans discontinuer depuis 22 ans, à claquer la porte ? La raison avancée par Herman Mashaba est claire : il y a un désaccord profond entre son parti et lui. « Je ne peux plus m’accommoder d’un groupe de gens qui pensent que la race n’est pas un critère pertinent dans le débat sur les inégalités et la pauvreté en Afrique du Sud », a lâché le maire démissionnaire.

Cette démission de Herman Mashaba, non seulement de la mairie, mais également du parti ne serait-elle pas la preuve d’un profond malaise que traverse l’Alliance démocratique qui était réputé être un parti de la minorité blanche et qui n’est dirigé que depuis 2015 pour la première fois par un Noir, Mmusi Maimane ? Il n’est pas inutile de rappeler ici que ce dernier est d’ailleurs fortement combattu par son prédécesseur, Helen Zille, par ailleurs récemment élue à la tête du Conseil fédéral (une des instances dirigeantes du parti). Cette élection a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, puisque Helen Zille a enfoncé le clou des désaccords en soutenant que la colonisation avait des aspects « positifs ».

Une implosion est-elle à craindre ? Il est sans doute encore tôt pour le savoir. Le temps nous en dira davantage. Mais pour l’heure, nous savons que le parti a perdu du terrain lors des dernières élections générales tenues en mai, où il n’a recueilli que 20.6 % des suffrages, une nette régression par rapport à ses résultats précédents.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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