Quand les journalistes prennent les armes en Afrique !


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Journalistes
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Le continent africain, considéré comme celui du futur de par la jeunesse de sa population, peine à sortir la tête de l’eau, malgré les multiples espoirs suscités par ses nombreuses ressources, tant humaines que naturelles. Une situation dont sont seuls responsables les dirigeants du continent, aidés de journalistes qui, de plus en plus, pointent des armes sur les populations.

L’Afrique, considérée comme le Berceau de l’Humanité, est en train de se transformer en Tombeau de cette même Humanité. Sur le continent noir règne en effet les pires crimes, les pires exactions entretenues par les dirigeants africains eux-mêmes, parfois aidés de leurs pairs occidentaux ou de journalistes. Si ce ne sont pas des caisses d’un pays qui sont vidées par son propre dirigeant, ce sont de juteux marchés alloués à des expatriés dans l’opacité la plus totale, car les populations ne voient point la couleur de l’argent issu de ces transactions. Vivant dans une misère qui ne dit pas son nom, ces populations préfèrent mourir en mer au cours d’une traversée périlleuse de la Méditerranée que de rester dans leur pays.

Si on prend par exemple un pays comme le Sénégal, dont le sous-sol est riche en phosphates, avec plusieurs centaines de kilomètres de côtes, favorisant une richesse en ressources halieutiques, un pays riche en bois, en or et même en… pétrole. Comment comprendre que des ressortissants de ce pays d’Afrique de l’Ouest en sont arrivés à préférer emprunter les chemins de l’immigration plutôt que de rester sur leur sol ? Il en aura fallu du chemin en effet. Un parcours parsemé de désespoirs. Quand en effet un Sénégalais lambda, qui ne parvient même pas à récolter 1 500 FCFA (moins de 3 dollars) après une dure journée de labeur, et qu’à l’aller comme au retour, passe à côté d’un voisin qui, du fait qu’il occupe une fonction politique, détient un parc automobile évalué à des centaines de millions de nos pauvres francs, il y a de quoi perdre espoir.

L’exemple de la Guinée est encore beaucoup plus édifiant. Le coup d’Etat perpétré par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, qui a évincé le désormais ex-Président, Alpha Condé, a levé un coin de voile sur une partie de la fortune gardée, dans son palais, où le dirigeant vivait seul. Un pactole de 20 milliards de FCFA (40 millions de dollars) en liquide avait en effet été découvert au palais Sekhoutoureya. Au moment du putsch du 5 septembre, Alpha Condé venait alors de boucler quasiment une année supplémentaire après la fin de ses deux mandats légaux de cinq ans chacun. Pour décrocher ce troisième mandat, le dirigeant s’est taillé une nouvelle Constitution sur mesure, un forcing qui aura coûté la vie à de nombreux Guinéens. Des scènes de crimes occultées par des médias qui continuaient de tresser des lauriers à un dirigeant criminel.

Criminel en ce sens que c’est sous ses ordres que plusieurs Guinéens sont tombés sous les balles des forces de défense et de sécurité qui ont mené une répression sans précédent contre les populations civiles. Un peuple guinéen agonisant, sans espoir aucun face à une situation de plus en plus inquiétante. Pourtant, la Guinée est l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, qui compte de nombreux gisements de fer, d’or, de diamant, de pétrole. Sans compter son réseau hydrographique exceptionnel. C’est cette Guinée qui abrite une population des plus misérables du monde, du fait d’un dirigeant véreux certes, mais qui a été aidé dans sa sale besogne par des journalistes qui ont passé le plus clair de leur temps dans leurs rédactions ou dans le palais Sekhoutoureya, à voir comment chanter les louanges d’un Président criminel. A voir comment baliser le chemin d’un certain Alpha Condé. Et pas que. Ces journalistes le font pour quasiment tous les dirigeants, pourvu qu’ils mettent la main à la poche.

D’une manière générale, il est né cette nouvelle presse. Une race de journalistes qui ne sont mus que par la défense de leurs intérêts, un instinct de s’enrichir, quitte à fermer les yeux sur des tueries, des tortures, des pratiques sources de pauvreté ou de misère des populations. Bref, des exactions commises pour la plupart sur le continent africain. Des journalistes qui maquillent des Présidents pilleurs, des chefs d’Etats criminels, des dirigeants dictateurs, à condition que ces derniers acceptent de leur verser des espèces sonnantes et trébuchantes. De véritables mercenaires qui, armés de leurs plumes, participent à la misère des populations, si ce n’est pas à l’assassinat de ces populations. Des journalistes engagés aux côtés de criminels.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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