Quand l’Afrique habille le monde


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Sept stylistes africains ont dévoilé samedi soir au cours d’un défilé de mode intitulé « Quand l’Afrique habille le monde », à l’hôtel El Aurassi, à Alger, des collections aux essences africaines.

Plus d’une centaine de tenues vestimentaires, portées par vingt-six mannequins algériens et étrangers, ont été présentées dans le cadre de la tenue de la 2e édition du Panaf’ (Festival panafricain d’Alger), sept stylistes algériens ont fait une petite escale à Alger pour extirper de leurs malles des tenues caractérisant le continent africain dans toute sa diversité culturelle. Le grand couturier malien Alphadi, avec des mots justes et un verbe haut, a rappelé à l’assistance, triée sur le volet que la mode n’incarne pas uniquement l’habillement, mais les parfums, la maroquinerie et les bijoux . « L’Afrique, dira-t-il, a le droit de vivre. La mode est une industrie qui crée de l’emploi. » Le défilé débute alors avec la collection de Claire Kane. Sa mini-collection de tenues en similicuir, à l’effigie de différents drapeaux africains, s’offre au regard. Créatrice de mode depuis une vingtaine d’années et directrice artistique du défilé, le style de Claire Kane représente un véritable art visuel, voire un nouvel esthétisme.

Préconisant un retour aux sources, le styliste ivoirien, Mickael Kra, lui, a présenté une série de tenues , réalisés dans des tons fluides, aux tons marrons. Le bijou occupe une place de choix, il est pour ainsi dire la pièce maîtresse, tandis que le vêtement devient un accessoire. Pour montrer l’authenticité du vêtement pagne, il a fait appel à des mannequins hommes, lesquels se sont prêtés avec talent au jeu de la mise en scène.
Les mousselines utilisées et les découpes aérées ont donné un cachet particulier et fait montre d’un regard novateur.

Pour sa part, le styliste camerounais Imane Ayissi a dévoilé des vêtements de ville et de soirée bouffantes aux couleurs crème, tantôt baroques tantôt fantaisistes, réalisées dans de la mousseline couleur terre et dont les hauts étaient agrémentées de pierreries argentées.

Beninoise d’origine, Pepita D. a réalisé un mélange de matières où le souffle de la vie traverse le corps avec douceur, à travers des pantalons bouffants, des corsets et des voiles. Ses couleurs de prédilection, le bleu turquoise et le rouge, ont revigoré le défilé.

A son tour, Alphadi, une griffe internationalement respectée, a mis en avant des créations respectueuses de l’identité africaine. Ses longs manteaux en daim, rehaussés de fourrures et ses robes à manches chauve-souris, laissent apprécier un style insolent. Alliant l’audace des lignes et des formes, le couturier nigérien a su, à la perfection, trouver l’équilibre entre les apports du désert et son expérience occidentale.

Détentrice de la ligne de prêt-à-porter Nomade’s, la styliste franco-sénégalaise, Mariam Diop, quant à elle, s’est inspirée du patrimoine culturel africain, en présentant des boubous aux couleurs chatoyantes et des foulards aux différentes formes, dont le célèbre couvre-chef africain.

Le Malien Lamine Badian Kouyaté a affiché la sensualité du corps à travers des robes et des pantalons moulants. Le créateur algérien Karim Sifaoui s’est distingué, quant à lui, à travers cette première participation par une collection de tenues traditionnelles, serties de perles et de broderies.

Par Nacima Chabani

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