D’anciens ministres de Laurent Gbagbo entendus ce mercredi à la Cour d’assises d’Abidjan ont mis en cause le rôle du représentant de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Young-jin Choi. Il n’avait pas les prérogatives pour déclarer Ouattara vainqueur, selon eux. Simone Gbagbo, la femme de l’ancien Président, est entendue aux côtés de 82 co-accusés pour leur rôle présumé dans les violences de la crise post-électorale.
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, a accusé, ce mercredi 11 févrer 2015, le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young-jin Choi, d’avoir « outrepassé ses prérogatives » en désignant Ouattara vainqueur de la dernière élection présidentielle, rapporte Abidjan.net. Il s’exprimait à la Cour d’assises d’Abidjan au procès de Simone Gbagbo, la femme de l’ancien Président, et 82 co-accusés, soupçonnés d’avoir fomenté des violences lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
« Sous notre autorité »
« Choi a outrepassé ses prérogatives. Il n’avait pas à dire qui a gagné ou perdu les élections. Son rôle était de dire si les élections se sont biens déroulées conformément aux textes ivoiriens. C’est ça la certification », a-t-il déclaré. « Choi n’était qu’un observateur des élections. En tant que ministre des Affaires étrangères, il était sous notre autorité », poursuit-il.
Quand il décrit son rôle au cours de la crise post-électorale, il déclare avoir été le chef de file des négociations pour une sortie de crise avec l’Union Africaine, les Ambassadeurs et même Ahoussou Jeannot, le porte-porte du camp Ouattara, confiné au Golf Hôtel : « j’ai continué les négociations mêmes sous les bombes à la résidence de Gbagbo ».
Laurent Gbagbo vainqueur
Il a ajouté que le vainqueur du deuxième tour de la Présidentielle ivoirienne, début décembre 2010, était bien Laurent Gbagbo. « Vous avez la légitimité dès lors le Conseil constitutionnel vous a déclaré vainqueur. Or c’est Laurent Gbagbo qui avait été déclaré vainqueur. Tous les débats qui suivent la déclaration du Conseil constitutionnel sont des débats inutiles », a indiqué Alcide Djédjé.
L’ex-ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, Christine Adjobi, interrogé ensuite, a critiqué le rôle de l’ONUCI, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, pendant la Présidentielle. « On pensait que l’ONUCI est venue pour la paix, mais dans le fait, elle a posé des actes qui laissent à désirer », a-t-elle déclaré.
