Présidentielles en RDC : Bemba conteste les résultats provisoires


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Les partisans de Jean-Pierre Bemba ont proclamé mardi sa victoire au deuxième tour des élections présidentielles du 29 octobre dernier en République Démocratique du Congo. Le camp de l’adversaire de Joseph Kabila remet ainsi en cause les résultats publiés par la Commission électorale indépendante qu’il estime partiale.

Déclaré vainqueur du second tour des élections présidentielles par ses partisans ce mardi, Jean-Pierre Bemba, le challenger de Joseph Kabila, conteste les résultats provisoires du scrutin du 29 octobre dernier. Ils accusent la Commission électorale indépendante (CEI) de partialité. Selon les derniers résultats publiés lundi, Joseph Kabila, le président sortant, est crédité de 59,2% des suffrages exprimés après compilation de plus de 90% des votes. Soit ceux de 159 circonscriptions sur 169. L’Union pour la Nation (UN), la coalition politique de Jean-Pierre Bemba, a affirmé que son candidat a récolté 52,5% voix sur « 11 954 758 suffrages exprimés », selon son propre décompte.

Les accusations de Bemba sont des « intoxications » pour la CEI

Le mouvement précise également qu’il est de « notoriété publique que (Joseph Kabila) a été largement devancé par Jean Pierre Bemba Gombo, dans six provinces du pays sur 11 ». Et s’est dit préoccupé par « le gonflement du taux de participation de la population au second tour de l’élection présidentielle, notamment, dans les provinces de l’est du pays », fief de Joseph Kabila. Remettant en cause « l’impartialité » et « la crédibilité de la Commission électorale indépendante, l’UN a indiqué qu’elle « n’acceptera pas un hold-up électoral visant à voler au peuple congolais sa victoire ».

Les accusations des partisans de Jean-Pierre Bemba, que partagent le cardinal Frédéric Etsou, archevêque de Kinshasa, ont été qualifiées par le prêtre catholique Apolinnaire Malu Malu, président de la CEI, d’ « intoxications ». « Nous condamnons avec la dernière énergie toutes les rumeurs, les intoxications, parfois même les auto-proclamations », a-t-il déclaré, mardi, lors d’une conférence de presse.

Le dernier mot appartient à la Cour suprême

S’exprimant sur les recours déposés par Jean-Pierre Bemba, le président de la CEI a indiqué que « là où les bureaux de vote ont été précisés, les vérifications ont révélé que les résultats tels qu’affichés (..) ne contenaient aucune irrégularité ». Il a aussi fait savoir que des précisions avaient été demandées à M. Bemba pour traiter les requêtes qui ne l’avaient pas été « faute de précision sur les bureaux de vote visés ».

Par ailleurs, l’abbé Malu Malu a noté que bien que des « anomalies » aient été constatées, « aucun des candidats ne peut se prévaloir ni du vote sur les listes d’omis ni du vote par dérogation pour faire croire à la population qu’il y aurait un problème dans les résultats. » Des situations que l’on retrouve dans les régions favorables à l’un ou l’autre des prétendants à la présidence congolaise. Selon le président de la CEI, ces derniers devront s’en remettre à la Cour suprême, seule habilitée à décider de l’« annulation en partie ou en totalité du vote ». D’après la Force européenne (Eufor), la situation à Kinshasa serait « calme, mais très tendue » dans l’attente de la proclamation imminente des résultats définitifs du second tour des présidentielles.

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