Présidentielle en Egypte : quatre candidats favoris


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Deuxième et dernière journée du premier tour de l’élection présidentielle en Egypte. Près de cinquante millions d’Egyptiens votent depuis mercredi matin pour élire le premier dirigeant depuis la chute de Mohammed Hosni Moubarak.

La deuxième journée de l’élection présidentielle en Egypte prendra bientôt fin. Une élection historique car il s’agit du premier scrutin présidentiel depuis la démission de Moubarak il y a maintenant un peu plus de treize mois. Et ce sont près de cinquante millions d’électeurs qui sont appelés depuis ce mercredi aux urnes pour choisir entre onze candidats en lice. Quatre d’entre eux issus des principaux courants du pays semblent se démarquer :

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Mohamed Morsi, candidat pour le Parti Liberté et Justice (les Frères musulmans). Bien que le parti se soit imposé lors des législatives à la fin de l’année 2011 avec 47% des voix, son degré de popularité s’est quelque peu estompé ces dernières semaines. L’opinion reproche à Mohamed Morsi son manque de charisme contrairement à Khairat al-Chater qui avait été choisi pour représenter le parti à la course présidentielle avant d’en être disqualifié par la Commission électorale. En cause, son séjour en prison effectué sous l’ère de l’ancien raïs.

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Abdel Moneim Aboul Foutouh, un ancien des Frères musulmans qui se présente aujourd’hui sous une bannière indépendante en tant qu’ « islamiste modéré ». Ses discours modérateurs, qui lui ont permis d’obtenir le soutien des libéraux, le placent comme l’un des favoris pour occuper le plus haut poste de l’Etat. « L’Erdogan égyptien » a été exclu du mouvement des Frères musulmans après s’être proclamé, le 19 juin, candidat à l’élection présidentielle.

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Amr Moussa, ancien ministre des Affaires étrangères de Moubarak, et Ahmed Chafik, dernier Premier ministre de l’ancien régime, sont les deux laïcs favoris de cette élection. Ils sont à la fois critiqués pour leur proximité avec l’ancien régime mais sont aussi et surtout des barrages contre une éventuelle victoire des islamistes, estiment les laïcs et les chrétiens d’Egypte.

Les résultats seront annoncés le samedi 26 mai. Un second tour pourrait avoir lieu les 16 et 17 juin en cas d’absence d’une majorité absolue.

Une élection sous le signe du changement

Les Egyptiens ont été nombreux à aller voter, en témoigne les interminables files d’attente devant les bureaux de vote dans tout le pays, selon la presse locale. Aucun incident majeur n’a été signalé. Le quotidien al-Chourouq a indiqué qu’un changement profond avait en ce moment lieu en Egypte. « Que les Égyptiens fassent la queue pour choisir un président de la République et que personne ne soit d’accord sur le nom du futur président, cela veut dire que quelque chose a changé », précise le journal indépendant. C’est la première fois que les Egyptiens votent sans avoir idée du candidat qui sortira vainqueur de cette élection, contrairement à ces dernières décennies dont les scrutins étaient joués d’avance.

Peu importe le gagnant, celui-ci aura à faire face à une situation économique préoccupante. Il devra également régler le problème des inégalités sociales et contribuer à la relance, entre autres, du tourisme en berne depuis le départ de Moubarak. Ce secteur représente une part importante des revenus dans le pays.

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