Présidentielle au Sénégal : Bassirou Faye désigné pour remplacer Ousmane Sonko


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Bassirou Diomaye Faye
Bassirou Diomaye Faye

L’opposant sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été désigné par les dirigeants du parti Pastef-Les Patriotes comme candidat à la Présidentielle, en remplacement d’Ousmane Sonko.

Les dirigeants du parti Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) ont désigné un candidat à la Présidentielle de février 2024. Il s’agit de l’opposant Bassirou Diomaye Faye, dont le choix a été validé par son chef Ousmane Sonko. Ce dernier n’a toujours pas réussi à réintégrer le fichier électoral. Poursuivi par la justice sénégalaise, Ousmane Sonko est incarcéré à la prison du Cap Manuel.

« Un cas de figure que nous avions prévu »

Ils sont quatre opposants sénégalais à avoir porté leur choix sur un candidat qui doit remplacer Ousmane Sonko, toujours radié du fichier électoral. Il s’agit de Guy Marius Sagna, Birame Souleye Diop, Abass Fall et El Malick Ndiaye. Ils ont désigné Bassirou Diomaye Faye pour barrer la route au candidat du Président sortant, Macky Sall. Leur choix a été validé par le leader du parti Pastef. Macky Sall, qui ne prendra pas pat au scrutin présidentiel, a porté son choix sur Amadou Ba .

« Nos adversaires, usant et abusant de tous les leviers du pouvoir, ont décidé de prolonger le dilatoire et de laisser s’enliser le contentieux judiciaire contre le Président Ousmane Sonko pour gagner du temps et plomber Le projet. C’est un cas de figure que nous avions prévu. Le yo-yo judiciaire dans lequel ils veulent embourber le pays relève du dilatoire, conforté par la forfaiture administrative de la Direction générale des élections (DGE) », ont indiqué ces quatre personnalités dans une déclaration commune.

Parrainage du projet en faveur du candidat Bassirou Diomaye Faye

Ils accusent aussi le ministère de l’Intérieur, qui a « refusé de remettre les fiches de parrainage du Président Ousmane Sonko, porteur du projet, jusqu’au 11 décembre, date du début des dépôts des candidatures. Inédit dans l’histoire du Sénégal. C’est en réponse à cela que, après nous être concertés tous les quatre, et après avoir fait valider notre décision par le Président Ousmane Sonko, nous demandons unanimement à tous les Sénégalais de lancer, à compter de ce lundi 20 novembre 2023, la campagne de parrainage du projet en faveur du candidat Bassirou Diomaye Faye ».

« Ce parrainage pour lequel nous n’avons désormais que trois semaines, nous le voulons comme la meilleure réponse à la volonté du régime de confisquer les droits, le parrainage et la candidature du Président Ousmane Sonko par de basses manœuvres. Nous le voulons comme une vraie déferlante patriotique autour du projet. À la volonté du régime, opposons la volonté du peuple ! », ont-ils poursuivi dans leur communication.

« Ousmane Sonko se battra jusqu’à son dernier souffle »

Pour les quatre hommes, « ce parrainage doit être exceptionnel à tous points de vue, sur le plan quantitatif comme qualitatif. C’est pourquoi nous sollicitons le sens du sacrifice de chacun d’entre vous, le don de soi pour la patrie. Allez massivement à la rencontre de nos collecteurs et parrainez le candidat Bassirou Diomaye Faye, car cela revient à parrainer le président Ousmane Sonko, ce qui est le souhait de millions d’entre vous. Nous voulons donc des centaines de milliers, voire des millions de signatures, propres, exclusives de tout doublon ».

« Chers compatriotes, faire parrainer  le candidat Bassirou Diomaye Faye ne signifie nullement une abdication à la candidature du Président Ousmane e Sonko. Tout le monde le connaît assez pour savoir que jusqu’à son dernier souffle, il se battra sans compromission. Faire parrainer le candidat Bassirou Diomaye Faye, c’est faire échec à la stratégie du pourrissement du régime et lancer une des multiples cartes de notre projet dans la course », poursuit le document cosigné.

« La victoire en 2024 doit être nette, limpide, sans bavure »

Selon les signataires, « au moment où nous nous adressons à vous, la candidature du Président Ousmane Sonko n’est toujours pas écartée. Malgré toute l’armada juridico-administrative mise en place par le régime de Macky Sall. Ses excellents avocats poseront tous les actes nécessaires à tous les niveaux juridictionnels, les heures et jours à venir. Et nous vous assurons qu’avec les autres formes de parrainages (par les élus), nous gardons notre capacité de parrainer sa propre candidature et de parrainer d’autres candidats jusqu’au jour même des dépôts ».

« C’est pourquoi, disent-ils, nous vous demandons de vous approprier cette entrée officielle, quoique tardive, de notre mouvance dans la campagne de parrainage. Le régime s’amuse dans ses schémas, nous nous consolidons dans les nôtres. Dans tous les cas, nous serons victorieux, car le peuple est avec nous. Et le peuple ne perd jamais. Alors à ce peuple, aux jeunes en particulier, nous lançons un appel solennel pour le retrait massif et intégral des cartes d’électeur. La victoire en 2024 doit être nette, limpide, sans bavure et dès le premier tour ».

« Complot pour écarter Sonko de la course à la Présidentielle »

Cet appel intervient après la décision de la Cour suprême de casser le verdict rendu par le tribunal de Ziguinchor. Le juge Sabassy Faye avait ordonné la réinscription du leader de Pastef sur les listes électorales. Après avoir cassé ce verdict, la Cour a renvoyé les deux parties devant le tribunal de grande instance de Dakar. Une façon de gagner du temps et de maintenir l’inéligibilité d’Ousmane Sonko, selon ses conseillers. Le leader de Pastef a été radié des listes électorales suite à une condamnation dans une affaire de meurs.

Déclaré coupable, le 1er juin, de corruption de jeunesse, Sonko a été condamné par contumace à deux ans de prison ferme. Verdict qui le prive automatiquement de ses droits civiques et politiques. L’opposant sénégalais est incarcéré, depuis le 31 juillet dernier. Il est poursuivi pour « appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État ». Ses avocats évoquent un complot pour l’écarter de la course à la Présidentielle.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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