Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Gbagbo et Thiam scellent une alliance inattendue


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Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam
Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam

En Côte d’Ivoire, à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, les lignes bougent du côté de l’opposition. Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), conduit par Tidjane Thiam, ont décidé d’unir leurs forces. Les deux formations, longtemps distantes, ont annoncé la création d’un « front commun » pour contester l’exclusion de leurs leaders respectifs du processus électoral et réclamer un dialogue politique inclusif.

Cette alliance marque une nouvelle étape dans le bras de fer engagé avec le pouvoir en place, alors que le président sortant Alassane Ouattara se prépare à briguer un quatrième mandat controversé.

Une alliance fondée sur l’urgence démocratique

Selon les signataires de la déclaration commune publiée le 19 juin, ce rapprochement est motivé par la volonté de défendre l’avenir démocratique du pays. Les deux partis dénoncent l’inéligibilité imposée à Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, jugée arbitraire et politiquement motivée.

Depuis l’étranger, Tidjane Thiam a fait part de ses préoccupations et a averti que l’élection à venir risquait de manquer de légitimité et de crédibilité. Un avertissement direct à l’endroit du gouvernement, que l’opposition accuse de verrouiller le jeu électoral à travers une justice instrumentalisée.

Réformes exigées et critiques contre un quatrième mandat

Au cœur des revendications du front commun : la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), perçue comme partiale, ainsi que l’ouverture d’un véritable dialogue politique incluant toutes les sensibilités.

Laurent Gbagbo, toujours très offensif, s’en est violemment pris à Alassane Ouattara, candidat pressenti pour un quatrième mandat. Il a fermement rejeté l’idée d’un quatrième mandat et a réaffirmé sa détermination à poursuivre le combat politique. Il a également alerté sur un possible retour au parti unique et a lancé un appel à la mobilisation citoyenne par l’intermédiaire de son mouvement « Trop c’est trop ».

Le pouvoir rejette les accusations et s’en remet à la justice

En réaction, le gouvernement, par la voix de Kobenan Kouassi Adjoumani, a fermement rejeté les accusations d’exclusion politique. Il a déclaré que les décisions avaient été prises par une justice indépendante. Il a ensuite accusé l’opposition de faire des interprétations abusives.
Alors que la campagne s’annonce tendue, l’union du PPA-CI et du PDCI, deux poids lourds de la scène politique ivoirienne, redistribue les cartes. Leur capacité à mobiliser les électeurs et à imposer un rapport de force pacifique pourrait bien conditionner l’issue d’un scrutin déjà placé sous haute tension.

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