Pour l’OCI, il faut réduire les inégalités entre les pays musulmans


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Les Etats-membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) devraient se mettre d’accord sur divers moyens de réduire la pauvreté et revoir leur charte pour combler l’écart colossal entre les pays riches et les pays pauvres du monde musulman, à l’occasion du sommet qui se tient cette semaine à Dakar, capitale du Sénégal.

« Ce qui importe, ici, c’est [que les 57 Etats-membres de] l’OCI comptent parmi les pays les plus riches et les plus pauvres du monde », a déclaré Cheikh Tidiane Gadio, ministre sénégalais des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse organisée le 11 mars, au terme de la rencontre des quelque trente ministres des Affaires étrangères qui avaient passé la journée à finaliser la révision de la charte de l’OCI. La nouvelle charte devrait être adoptée par quelque 37 chefs de l’Etat le 14 mars, à la fin du sommet de l’OCI, qui aura duré deux jours à Dakar, au Sénégal.

« Nous ne prévoyons pas uniquement de donner la “zakat” [aumône] aux pays pauvres, mais de mettre en place un véritable mécanisme qui permettra une répartition plus équitable de la richesse des pays musulmans », a-t-il indiqué.

Le fonds de lutte contre la pauvreté, dont la création avait été annoncée pour la première fois par l’OCI en mai 2007, représentera 10 milliards de dollars américains, bien que jusqu’ici, seuls 2,6 milliards aient été promis, selon certaines informations.

Selon M. Gadio, ministre des Affaires étrangères, l’OCI doit s’intéresser tout particulièrement au développement des pays d’Afrique. « Il faut se souvenir de la tenue du sommet au Sénégal comme de la date clé [à compter de laquelle les pays musulmans ont commencé à s’investir sérieusement en] Afrique, au même titre que le sommet organisé en Malaisie [en octobre 2003] constituait un tournant pour l’Asie », a-t-il estimé.

Ekmeleddin Ihsanoglu, secrétaire général de l’OCI, abonde dans ce sens. Les amendements proposés à la charte de l’OCI symbolisent un « tournant pour l’organisation », a-t-il déclaré au cours de la conférence de presse. « Il s’agira du premier changement apporté à la charte depuis près de 40 ans », a-t-il dit. « L’OCI n’est plus ce qu’elle était en 1972. Le champ d’action de l’OCI s’est étendu et le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui n’est plus bipolaire comme à l’époque de la guerre froide ».

Les détails des modifications apportées à la charte n’ont pas encore été rendus publics, mais M. Gadio a suggéré qu’ils s’agiraient de modifications en profondeur et avant tout destinées à permettre de réduire les disparités entre les pays musulmans pauvres et riches. M. Ihsanoglu et lui-même ont également indiqué qu’ils avaient bon espoir que la nouvelle charte serait approuvée par les chefs des Etats-membres de l’OCI le 14 mars, et que les détails des modifications seraient diffusés à ce moment-là.

D’autres responsables de l’OCI ont favorablement accueilli les amendements proposés. « Il est certainement temps de passer des paroles aux actes, des vagues délibérations à la mise en application, en prenant des mesures pratiques, dans l’intérêt de nos peuples », a déclaré Iftekhar Ahmed Chowdhury, conseiller bangladais des affaires étrangères, dans les pages du Daily Star, une publication bangladaise.

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