Pluie de dollars sur la Namibie


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Le tournage en Namibie du film américain « Flight of the Phœnix » dynamise l’économie de la région côtière de Swakopmund. L’équipe de tournage devrait dépenser quelque 11,6 millions d’euros (90 millions de dollars namibiens) durant les six mois de réalisation. Une publicité positive pourrait également émaner de cette expérience et profiter au secteur touristique.

90 millions de dollars namibiens (11,6 millions d’euros). C’est la somme que Namib Film prévoit de dépenser pour le tournage du film d’action du réalisateur américain John Moore « Flight of the Phœnix » (Le vol du Phœnix). Un apport substantiel qui devrait s’étaler sur six mois et surtout profiter aux petites villes côtières de Swakopmund et de Walvis Bay (ouest). A long terme, la publicité indirecte qui se met en place autour du film pourrait dynamiser le tourisme dans ce pays d’Afrique australe.

Après trois semaines de présence sur le territoire, les diverses dépenses de l’équipe stimulent déjà l’activité locale. « Même s’il n’y a pas beaucoup de magasins, les membres de l’équipe trouvent toujours quelque chose à acheter, explique-t-on à Namib Film. Les agences de location de voitures et d’avions, pour les petits déplacements ou les excursions, sont très sollicitées ». Les restaurants ne sont pas en reste. Beaucoup affichent complet presque tous les soirs.

Gonfler les prix

Certains agents immobiliers ont fait flamber leurs prix pour rentabiliser au maximum la présence de leur nouvelle clientèle aisée. Pour une maison classique de deux ou trois chambres, certains demandaient un loyer variant de 25 000 à 45 000 dollars namibiens par mois. « Une somme bien trop élevée pour des logements qui ne sont pas de grand standing », commente-t-on à Namib Film. Les dirigeants ont donc marchandé pour obtenir des prix plus raisonnables. « Maintenant nous payons entre 15 000 et 18 000 dollars namibiens pour les locations de maisons et entre 9 000 et 12 000 pour les appartements », assure-t-on à la société. Les propriétaires devraient s’en tirer à bon compte étant donné que l’équipe va rester plusieurs mois.

Une partie de la population locale s’enrichit aussi. Si Namib Film a engagé quelques Sud-Africains, elle a surtout privilégié le recrutement de nationaux. Ainsi, sur un total de 250 personnes, 150 sont des locaux. Ils sont assistants, chauffeurs, peintres ou encore charpentiers. La plupart d’entre eux ne travaille que ponctuellement, en fonction des besoins de la production. Ils semblent tout de même gagnants puisque, selon Namib Film, ils sont un peu mieux rémunérés par rapport au salaire de base.

Hausse du tourisme

Les producteurs ont aussi pris sept stagiaires namibiens, sur 400 postulants, pour les former aux métiers du cinéma. Un apprentissage qui fait encore beaucoup défaut dans le pays et qui explique que la plupart des techniciens viennent d’Afrique du Sud. Le personnel qualifié sera ensuite enregistré dans une base de données en prévision de projets à venir.

Les retombées économiques pourraient aussi s’inscrire dans la durée. Le film mettra en scène le contraste entre le paysage côtier et les dunes du désert de la région. De quoi séduire les touristes potentiels. Les impressions de l’équipe de tournage une fois de retour dans leur pays natal devraient aussi faire une bonne publicité pour la Namibie. Dennis Quaid, l’une des têtes d’affiche, a d’ailleurs déclaré au journal The Namibian qu’après quelques appréhensions, il trouvait le pays formidable. Une annonce qui pourrait, entre autres, dynamiser le secteur touristique. Une expansion qui a déjà commencé l’an dernier avec le tournage d’un autre film américain à grand spectacle « Beyond Borders » (« Au-delà des frontières »), pour lesquelles certaines scènes avaient été tournées dans la région.

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