Piraterie en Afrique : l’enjeu économique au centre des préoccupations


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A l’issue du sommet sur la sécurité et la sûreté du Golfe de Guinée tenu à Yaoundé , il a été décidé de la création d’un centre inter-régional de veille basé dans la capitale camerounaise. Cette décision commune des chefs d’Etats de la CEEAC, Cedeao et de la CGG traduit leur volonté de lutter contre la piraterie. Une nécessite qui s’impose par l’importance du trafic économique transitant par ces différentes plates formes.

Onze chefs d’Etats ont assisté au premier sommet sur la sécurité et la suréte maritime dans le golfe de Guinée. Ils sont issus de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de la commission du Golfe de Guinée (CGG). A l’issue de cette rencontre qui a duré deux jours, il a été décidé de mettre sur pied un comité inter -régional de lutte contre la piraterie maritime. Cette détermination des chefs d’Etats africain à unir leur force pour combattre cet acte qui prend de l’ampleur est avant économique. L’enjeu de la piraterie en mer est donc un enjeu financier majeur pour les pays africains au moment où ils prennent le train de la croissance économique et industrielle. En effet les routes commerciales sont d’abord et avant tout maritimes pour l’Afrique. Elles doivent être sûres pour permettre aux exportations africaines vers le reste du monde de ne pas se perdre en route.

Golfe de Guinée : le poumon de l’Afrique

Si le phénomène de la piraterie maritime s’est un peu estompé en 2002, après la mise sur pied de l’Organisation Maritime Internationale, il reprend de plus belle, face à une situation économique de plus en plus difficile en Afrique profitant au trafic de drogues. Le Golfe de Guinée est la première région pétrolifère en Afrique subsaharienne avec notamment la présence des principaux pays producteurs de pétrole tels que le Nigéria, l’Angola et la Guinée Equatoriale. Ces trois pays produisent à eux seuls 5 millions de baril de pétrole brut sur les neufs que produit quotidiennement l’Afrique subsaharienne. Au-delà de l’aspect productif, le Golfe de Guinée est l’un des principaux points de départs des flux pétroliers et gaziers vers l’Europe, des Etats–Unis, et de l’Asie. Sur un plan stratégique, selon des prévisions faites par les Etats Unis en 2001 , à l’horizon 2035, 25% des besoins pétroliers américains seront satisfaits par le continent africain. Sur le plan des ressources halieutique, selon des statistiques de l’International Crisis Group, la zone du Golfe de Guinée recèle un potentiel annuel d’un million de tonnes de pêche maritimes et 800 000 de pêche continental . Il est donc impérieux de pouvoir maîtriser les frontières maritimes face à la piraterie. Le sommet de Yaoundé plante donc les jalons d’une coopération panafricaine qui doit porter forcément ses fruits.

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