Pétrole congolais : un cadeau empoisonné


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Pétrole
Puit de pétrole

Le Congo dispose en principe d’un très fort potentiel de développement économique, grâce notamment à ses réserves pétrolières. Mais l’or noir peut parfois se transformer en huile très glissante qui fait déraper l’économie.

En avril dernier, la raffinerie nationale de pétrole du Congo reprenait ses activités, après quatre ans de chômage forcé dus à de graves difficultés techniques et financières. Une réouverture qui va permettre de résorber les pénuries de carburant qui touchent les consommateurs congolais, surtout à Brazzaville et à Kinshasa.

Car si le Congo est le quatrième producteur africain d’hydrocarbures – derrière le Nigéria, le Gabon et l’Angola -, avec une offre annuelle de 13,5 millions de tonnes, cette richesse est loin d’être partagée par tous. Pour le quotidien sénégalais Le Soleil, le pétrole est  » un fond de commerce politique. Le Congo, à l’image d’autres contrées gâtées par la nature, doit s’accommoder de ce cadeau empoisonné « .

Le pétrole congolais constitue un enjeu important pour les puissances étrangères, et le pétrolier français Elf est installé au Congo depuis 1969, avec la création de la société ELF-Congo, associant l’Etat (25% des parts) et la société française  » Elf Aquitaine  » (75%). La même année se créée la filiale congolaise  » Agip-recherches  » détenu à 20% par le Congo, et à 80% par l’Italien Agip.

Le pétrole de la dette

L’économie congolaise est largement dominée par l’exploitation du pétrole, qui représente 20% de son PIB, 70% des recettes budgétaires de l’Etat, et 90% des exportations du pays. Malgré la progression de la production, le Congo tire un profit limité de son pétrole, car la dette extérieure du pays, de plus de 300 milliards de FCFA, mobilise chaque année 60% des recettes pétrolières du pays, et ce jusqu’en 2005.

Malgré un fort potentiel naturel, le Congo est encore à la merci d’une économie affaiblie, surtout depuis le début de la guerre civile, d’un déficit budgétaire considérable, d’une insuffisance criante des infrastructures, et de la situation désastreuse des finances publiques. Le Congo est aujourd’hui l’un des pays les plus endettés de la planète par habitant : une dette gagée précisément sur son or noir.

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