Parodie électorale en Guinée pour l’élection présidentielle


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L’élection présidentielle en Guinée, prévue pour le 21 décembre, est le symbole d’un régime en pleine faillite. Avec un seul et timide challenger face au président sortant, le résultat paraît inéluctable. Les membres de l’opposition, en boycottant l’élection, espèrent enrailler un système plus très bien huilé.

L’élection présidentielle guinéenne, prévue pour le 21 décembre, n’enthousiasme pas les foules. Un président malade qui s’accroche à son siège, un candidat « autorisé » de l’opposition, et un processus démocratique au point mort, le suspense électoral ne sera pas au rendez-vous. Seul point positif, une opposition qui a récemment réussi à surmonter ses querelles personnelles en décidant de boycotter unanimement le scrutin présidentiel.

Diabétique, intransportable, le général Lansana Conté boycotte sa propre campagne. Président depuis 20 ans, candidat PUP à un troisième mandat il a déclaré : « Je suis malade, j’ai mal au pied, c’est vous qui m’avez désigné, alors débrouillez-vous ». Se sont des secrétaires et autres porte-parole qui sillonnent le pays à sa place à la rencontre des préfets et sous-préfets des régions plus isolées. Le général n’a même pas daigné se déplacer à la télévision nationale. C’est son porte-parole qui a débattu à sa place. Ce qui n’a pas l’air d’avoir gêné son rival, Mamadou Bhoye Barry, seul candidat ayant réussi à passer les barrages des dossiers de candidatures.

L’opposant désavoué par l’opposition

Organisés au sein du Frad (Front républicain pour l’alternance démocratique), les opposants historiques du régime (parmi lesquels Sidya Touré, Alpha Condé, Mamadou Ba, Jean-Marie Doré) ont donné une conférence de presse la semaine dernière. Cette conférence de presse s’est déroulée dans le cadre de la libération de Jean-Marie Doré. Il avait alors dénoncé la candidature du président sortant comme illégale, le code électoral précisant que les impétrants doivent être en bonne santé. La coalition a profité de cette scène médiatique pour réitérer son désaveu quant à la candidature de Mamadou Bhoye Barry.

« Nous souhaitons tous le changement car la situation est devenue intolérable. Maintenant, reste à savoir les conditions de ce changement », se confie le directeur de publication d’un grand journal guinéen. Il se prend à rêver d’une révolution de velours, à l’instar de la Géorgie, qui a recueilli la démission de son président avec soulagement.

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