Ouganda : Yoweri Museveni brise le silence et tente de se justifier


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Le Président ougandais, Yoweri Museveni
Le Président ougandais, Yoweri Museveni

Alors que l’Ouganda s’apprête à élire son Président, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 34ans, s’est expliqué sur le blocage des réseaux sociaux par la Commission des Communications. Il a réagi aux critiques de la communauté internationale.

Au pouvoir depuis 1986, Yoweri Museveni (76 ans), qui se présente pour un sixième mandat, est dans une situation peu enviable. À 24 heures du démarrage de l’élection présidentielle, il s’est expliqué notamment sur le blocage des réseaux sociaux par la Commission des Communications. Il a réagi également aux critiques de la communauté internationale quant à des accusations de répression portées par ses adversaires, notamment le musicien Bobi Wine, la principale figure de l’opposition. Quelque 18 millions d’électeurs se rendront aux urnes à partir de ce jeudi 14 janvier 2021, pour élire le futur Président de l’Ouganda.

La directrice de la Commission ougandaise des communications, Irene Sewankambo, a ordonné, mardi, aux opérateurs internet de « suspendre immédiatement tout accès » à l’ensemble des réseaux sociaux et services de messagerie, notamment Facebook, Twitter, WhatsApp, Signal et Viber. Elle a confirmé que cette mesure était en représailles de la fermeture par Facebook de plusieurs comptes appartenant à des responsables gouvernementaux. « C’est regrettable, mais inévitable. On ne peut pas jouer avec notre pays, décider qui est bon, qui est mauvais. Nous mettons un terme à cela. Nous ne pouvons pas l’accepter », a déclaré le Président sortant Yoweri Museveni.

Il est également revenu sur les accusations de répression portées par l’opposition, en indquant que ses adversaires ne respectaient pas les mesures de restriction contre la pandémie de Coronavirus. « Nos adversaires défiaient les restrictions contre le Covid-19 et rassemblaient un nombre important de personnes. Ce qui, bien sûr, facilitait la propagation du virus », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Il y a eu des tentatives d’intimidation, en particulier de la part de l’opposition, qui incite les gens à ne pas venir voter. Dans certaines régions, ils ont même attaqué de paisibles citoyens ».

Le scrutin du 14 janvier aura lieu après une campagne électorale des plus sanglantes. Des journalistes couvrant l’opposition ont été attaqués, alors qu’en novembre dernier, deux jours de manifestations avaient fait 54 morts. La principale figure de l’opposition, Bobi Wine, qui a été plusieurs fois arrêtés par les forces de l’ordre, a exhorté ses partisans à voter en masse et à « protéger leur vote ». Qualifiant d’« illégal » l’ordre donné par la Commission électorale aux électeurs de s’éloigner rapidement des bureaux de vote après avoir glissé leur bulletin dans l’urne, il les a enjoint à utiliser leurs « téléphones, leurs caméras » pour surveiller le scrutin.

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