Ouganda : Un groupe de travail pour faire face à l’alerte à la fièvre de Marburg


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Le 1er août, les responsables de la santé ougandais ont lancé une alerte à la fièvre hémorragique de Marburg après que trois cas présumés eurent été signalés dans un district reculé, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète du risque de propagationde la maladie.

Les analyses médicales préliminaires pratiquées sur deux des patients laissent penser qu’ils ont contracté cette maladie mortelle, selon plusieurs responsables. L’un des deux est décédé dans le district de Kamwenge (ouest).

« Un groupe de travail national a été mis en place pour retrouver la trace de tous les contacts potentiels des personnes atteintes, afin de pouvoir effectuer davantage de recherches et d’analyses », révèle un communiqué du ministère de la Santé.

Sam Okware, responsable des services de santé nationaux, a expliqué à IRIN que des équipes médicales étaient dépêchées dans les régions où les habitants pourraient être exposés à l’éclosion potentielle de la maladie.

« Une équipe se rend à Kamwenge, l’autre ira à Mityana et une troisième à Kayunga [deux districts du centre du pays], où les contacts se seraient rendus », a révélé un autre responsable du ministère de la Santé, sous couvert de l’anonymat.

La fièvre de Marburg est un type de fièvre hémorragique (interne) rare et grave, qui touche aussi bien les humains que les singes. La découverte de cette maladie, provoquée par un virus génétiquement unique, transmis par les animaux, a mené à la création de la famille des « filovirus », dont les quatre types de virus Ebola sont les seuls autres membres connus à ce jour.

Le virus a été découvert en 1967, lorsque des épidémies de fièvre hémorragique se sont déclarées simultanément dans des laboratoires de Marburg et de Frankfort (Allemagne), ainsi qu’à Belgrade (en ex-Yougoslavie, aujourd’hui en Serbie).

Au total, 37 personnes ont contracté la maladie, dont des techniciens de laboratoire, des membres du personnel médical et des membres de leur famille, qui leur avaient prodigué des soins.

Les premières personnes infectées avaient été en contact avec des singes verts d’Afrique. A Marburg, ces singes avaient été importés pour les besoins de la recherche et la préparation du vaccin contre la polio.

Depuis lors, des cas de fièvre de Marburg n’ont été déclarés que dans quelques régions. En 1975, un voyageur, qui avait très probablement été exposé au virus au Zimbabwe, est tombé malade à Johannesburg, en Afrique du Sud, et a transmis le virus à son compagnon de voyage et à une infirmière. En 1980, deux autres cas ont été signalés, dont un dans l’ouest du Kenya, non loin de la région d’Ouganda d’où étaient originaires les singes impliqués dans l’épidémie de 1967. En 2005, une épidémie s’est également déclarée à Uige, en Angola.

Cette maladie, très contagieuse, qui s’apparente à l’Ebola, se caractérise par une forte fièvre et possiblement par une insuffisance hépatique ; elle entraîne la mort en quelques jours. En 2000, une épidémie dévastatrice d’Ebola a frappé le nord de l’Ouganda, coûtant la vie à 170 des 428 personnes infectées.

Dans son communiqué, le ministère de la Santé a appelé les Ougandais à ne pas céder à la panique.

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