Otages au Niger : « moins on en dit, mieux c’est »


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Dans une vidéo, publiée par Sahara Medias, l’un des principaux chefs d’Aqmi, Abou Zeid a accusé la France de bloquer les négociations en vue de la libération des quatre otages français enlevés en septembre 2010 au Niger. François Hollande a réagi ce jeudi à cette accusation, lors de son déplacement au marché international de Rungis, pour discréditer la parole des ravisseurs.

Hollande répond à Aqmi. L’un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Zeid a accusé la France de bloquer les négociations en vue de la libération des quatre otages français enlevés en septembre 2010 au Niger, qui sont pour l’heure vivants.

« L’arrêt des négociations et leur blocage total relèvent de la responsabilité de la France. Quant à nous, nous sommes pour les négociations et nous l’avons dit aux Français voici un an déjà. La France n’a pas daigné répondre jusqu’à présent à notre offre de dialogue », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée par Sahara Medias, l’agence de presse mauritanienne.

En déplacement au marché international de Rungis, François Hollande a réagi ce jeudi pour discréditer la parole des ravisseurs. « Moins on en dit mieux c’est, on peut travailler », a affirmé le président français, et d’ajouter : « Des contacts (avec les ravisseurs, ndlr), il y en a, et ce n’est pas la parole des ravisseurs qui peut être aujourd’hui la parole crédible ».

La France exige la libération des otages

La France s’est attirée les foudres des groupes terroristes. Pas plus-tard que mercredi dernier, un commando d’une trentaine d’hommes a enlevé Francis Colump, un ingénieur français travaillant pour la société Vergnet dans le village de Rimi dans l’Etat de Katsina, au Nigéria. Le groupe terroriste a annoncé dimanche au gouvernement français être responsable de ce rapt. Ces enlèvements à répétition seraient liés « à la position en flèche de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’une intervention militaire au Nord-Mali, qui s’est traduite par le vote du déploiement d’une force internationale au Mali », souligne Philippe Hugon, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

Et la France ne compte plus se laisser faire. « Les autorités françaises continuent d’exiger la libération sains et saufs de nos compatriotes qui sont retenus en otage au Sahel », a prévenu mercredi Vincent Floréani, porte-parole adjoint du ministre français des Affaires étrangères. « Et nous sommes pleinement mobilisés pour parvenir à ce résultat. Aucune piste n’est négligée. Je voudrais en profiter pour mettre en garde les ressortissants français qui se trouvent au Sahel et les inviter à consulter régulièrement les consignes de sécurité et les conseils aux voyageurs du site du ministère français des Affaires étrangères », a-t-il ajouté au micro de RFI.

Les marges de manœuvre de la France s’amenuisent, cependant, au fur et à mesure que l’intervention militaire au Nord-Mali approche. Selon Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, le conflit contre les islamistes pourrait avoir lieu au premier trimestre de l’année 2013.

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