Opération mains propres en Centrafrique


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La Centrafrique, en négociation avec le FMI, s’est engagé depuis un mois à trouver et punir les responsables d’une affaire de détournement de deniers publics qui a coûté cher au pays. Une tête de marque vient de tomber : celle du ministre d’Etat aux Finances et au Budget.

La Centrafrique est depuis un mois dans la tourmente d’un scandale politico-financier qui ébranle jusqu’aux plus hauts cadres du gouvernement. Une vingtaine de fonctionnaires ont été arrêtés dans le cadre d’une affaire de détournement de deniers publiques. Le ministre d’Etat aux Finances et au Budget centrafricain, Eric Sorongopé Zoumandji, vient d’en faire les frais.

Mis en garde à vue la semaine dernière pour  » corruption  » et  » complicité de détournement de deniers publics « , il est aujourd’hui  » inculpé et se trouve en prison « , de source officielle proche de la présidence. C’est le Premier ministre qui assume sa fonction en attendant la nomination d’un nouveau ministre.

Patassé déterminé

 » C’est la première fois en Centrafrique qu’un ministre d’Etat est inquiété de la sorte. En plus, Mr Sorongopé Zoumandji est dans le parti du chef de l’Etat « , poursuit cette source. Membre influent du parti au pouvoir, (Mouvement pour la libération du peuple centrafricain – MLPC), député et conseiller économique du président centrafricain de 1993 à 2001, Eric Sorongopé Zoumandji est au coeur d’un réseau de hauts fonctionnaires du Trésor public, de l’Office national d’informatique et du ministère de l’Education nationale émettant des titres du trésor fictifs pour permettre la sortie frauduleuse de fonds des caisses de l’Etat. A ce jour, le préjudice subi par l’Etat centrafricain s’élèverait à plus de 2 milliards de F Cfa (3 millions d’euros).

L’inculpation du ministre d’Etat  » montre la détermination d’Ange-Félix Patassé à assainir la situation. Il faut maintenant que les opérations aillent jusqu’au bout « . Une enquête parlementaire, ordonnée par le président de l’Assemblée nationale, Luc-Apollinaire Dondon-Konamabaye, dénoncerait plusieurs fonctionnaires, dont un autre ministre en fonction.  » Cette histoire fait beaucoup jaser et les dégâts sont importants. L’affaire est entre les mains de la justice qui fait un énorme travail d’investigation « , assure la source proche du pouvoir.

La Centrafrique a tout intérêt à régler cette affaire au plus vite. Le pays est en effet en pleine négociation avec les institutions de Bretton-Woods. Il doit signer prochainement un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC). Il cherche également à rééchelonner la dette de 12 milliards de F Cfa qu’il a contractée auprès de la Banque africaine de développement (Bad).

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