Oliver Mtukudzi à l’assaut de l’Europe


Lecture 2 min.
arton5297

La méga star de la musique zimbabwéenne, Oliver Mtukudzi entend bien faire parler d’elle en Europe avec Vhunze Moto, son dernier album. Une production acoustique de haute volée pour laquelle il a obtenu le Kora 2002 des meilleurs arrangements. Au carrefour du traditionnel et de la pop, l’artiste construit son propre univers. On y glisse avec délice.

Oliver Mtukudzi : un nom a retenir. Quasiment inconnu en Occident, l’artiste zimbabwéen est l’une des plus grandes stars d’Afrique australe. Le label américain Putumayo a misé sur sa dernière production, Vhunze Moto, pour faire connaître la star en Occident. Empruntant à la tradition et à la musique pop, l’homme aux 40 albums sculpte son propre style depuis près de 30 ans. Preuve, s’il en est de la qualité de son dernier opus, il a décroché, début novembre, à Johannesburg, le Kora 2002 des meilleurs arrangements (les trophées de la musique africaine).

Très prolifique, Oliver Mtukudzi, surnommé  » Tuku « , a un rythme de production de deux albums par an. Ce qui ne l’empêche pas, à 50 ans, d’être toujours aussi inspiré. Artiste complet, il développe de solides qualités de compositeur et d’interprète. S’il l’on reconnaîtra sa voix, à l’inimitable timbre grave, entre mille, il faut également rappeler qu’il est un excellent guitariste. C’est d’ailleurs la guitare, acoustique, qui structure en grande partie sa musique.

Intime et universel

A l’écoute de Vhunze Moto, on comprend aisément pourquoi l’album a été honoré d’un prix aux Koras. Les orchestrations, entièrement acoustiques, de Vhunze Moto mélangent tradition et de modernité. On reconnaîtra par exemple les rythmes hypnotiques du piano à pouce sur un titre tel que  » Kuchena « . Ils lui confèrent toute la saveur d’une africanité feutrée. Mais l’artiste, comme sur le morceau  » Moto Moto « , est également capable d’amener un beau saxo soprano sur ses mélodies.

Plus nourri d’influences pop, notamment dans les rythmes de batteries,  » Kusekana kwanakamba « , l’un des meilleurs titres de l’album, montre que l’artiste peut très facilement monter dans le groove. Résolument World Vhunze Moto pâti du seul fait d’être entièrement chanté en shona. Car la notoriété de Tuku vient aussi de la force de ses textes. Sida, alcool, respect, famille, ses chansons ont une véritable dimension sociale qui, malheureusement, échappe à beaucoup. Mais même ainsi, l’album reste une très belle découverte que nous vous invitons à partager sans plus tarder.

Commander le disque : Oliver Mtukudzi, Vhunze Moto, Putumayo 2002.

Lire aussi

Le sacre de Koffi Olomidé.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News