Noël au Gabon : embouteillages monstres


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Circuler en voiture à Libreville en cette veille du réveillon de Noël relève d’un véritable parcours du combattant. La plupart des grandes artères de la capitale gabonaise sont bloquées et les populations obligées de battre le bitume, pour se rendre dans les grands espaces commerciaux.

(De notre correspondant)

Cette journée du 24 décembre 2012 n’a pas été du tout facile pour les habitants de Libreville, particulièrement en matière de transport. La circulation était par exemple quasi impossible sur le Boulevard du bord de mer, donnant directement sur quatre grands magasins (Mbolo, Score, CK2 et Centr’Affraires), où de nombreux Librevillois se sont rendus ce lundi pour faire leurs courses, à la veille du réveillon de Noël.

« Les embouteillages de ce lundi nous a permis de comprendre que le plan d’urbanisation de Libreville et la politique de voirie doivent être totalement revus. Nous sommes bloqués dans un taxi depuis deux heures. Nous n’avançons pas. Libreville n’a pas de route », se plaint un père de famille.

Face à cette situation de blocage, de nombreux Librevillois ont choisi de battre le bitume, malgré le grand soleil de cette journée. Jean Obame, chef de famille, accompagné de sa femme ont marché du PK7 jusqu’au magasin Mbolo (8 km) pour faire leurs courses. « C’est ce matin, que mon mari a touché son salaire du mois de décembre et la fête commence ce soir. On n’avait pas de choix. Nous étions obligés de marcher pour acheter les cadeaux de Noël aux enfants, ainsi que des produits alimentaires et quelques boissons », a déclaré madame Martine Obame, faisant ses courses.

Alors que les rues étaient combles, les magasins ne désemplissaient pas non plus. De nombreux Librevillois ont choisi ce jour pour faire leurs achats et rentrer dans la fête, quelques heures seulement avant les cloches de minuit qui annonceront dans les églises la naissance de Jésus. « J’étais, un peu stressé et je n’arrivais pas à me décider sur le choix des jouets à offrir aux enfants. Mais compte tenu de la modicité de mes moyens, j’ai choisi finalement les magasins chinois, qui proposent des prix défiants toute concurrence. Je ne suis pas sûr de la qualité des produits, mais c’est mon porte-monnaie qui décide », a souligné M. Ekomi.

Beaucoup de Librevillois passeront la fête en famille et à l’église ce soir, pour éviter de faire trop de dépenses. « La vie continuera après les fêtes de fin d’année. Il faut vivre cet instant en pensant à l’avenir. Le mois de janvier sera comme d’habitude le plus long et le plus difficile. Moi et ma famille fêteront à l’église. Cela nous évite de faire des dépenses superflues », a déclaré pour sa part Olivier Mombo.

Curieusement certaines femmes se plaignent en cette période du phénomène d’abandon de foyers par leurs partenaires, lesquels selon des sources concordantes gèrent plusieurs maitresses. Et en période de fêtes, les cahiers de charges des femmes sont hyper-étoffés au Gabon. Les hommes choisissent donc la fuite pour échapper à leurs devoirs, selon certaines dames rencontrées. « Ils nous mentent qu’ils sont en mission et leurs téléphones restent fermés. Ils resteront injoignables jusqu’au début de l’année 2013, après la période des fêtes. C’est le jeu des hommes irresponsables et infidèles », accuse une jeune dame, avouant avoir une relation amoureuse avec un homme marié.

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