Nigeria : l’armée accusée de violer les droits de l’Homme


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L’armée nigériane et les milices civiles qui la soutiennent sont accusées « d’exécutions extrajudiciaires et de graves violations des droits humains », vidéos, images et témoignages à l’appui.

L’ONG américaine Amnesty international a accusé, ce mardi, l’armée nigériane et les milices civiles qui la soutiennent de « violation massive des droits de l’Homme » dans sa lutte contre Boko Haram après avoir recueilli des vidéos et des témoignages lors d’une mission dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria.

Sur les documents que s’est procuré Amnesty international, on peut voir des détenus qui sont égorgés et jetés dans des fosses communes « par des hommes qui semblent appartenir à l’armée nigériane et aux milices de la « Force opérationnelle interarmées civile » (CJTF), soutenues par l’Etat », rapporte l’AFP. Des images montrent aussi les conséquences d’un raid de Boko Haram sur un village qui avait fait près de 100 morts, de nombreuses maisons avaient alors été détruites.

L’intégrité de l’opération antiterroriste en question 

« Ce ne sont pas les images que l’on attend d’un gouvernement qui entend jouer les premiers rôles en Afrique », a déclaré le secrétaire général de l’organisation américaine, Salil Shetty. De son côté, l’armée nigériane a indiqué, dans un communiqué, considérer « très sérieusement les graves allégations » d’Amnesty, qui concernent « l’intégrité de l’opération antiterroriste en cours ». Une équipe d’officiers supérieurs et d’experts judiciaires et médico-légaux a été assemblée pour étudier les documents de l’ONG et « les allégations d’infractions, afin de vérifier la véracité des affirmations et d’identifier les responsables de ces actes ».

« La plupart des scènes décrites dans ces vidéos sont étrangères à notre opération et doivent être examinées pour garantir que de telles pratiques ne se sont pas glissées subrepticement dans le système », a précisé le haut commandement militaire, dans un communiqué. Plusieurs ONG et associations locales avaient déjà dénoncé les pratiques de l’armée au cours des opérations militaires et avaient fait état de nombreuses exécutions extrajudiciaires et violations des droits de l’Homme, ces dernières années.

Selon Amnesty, les affrontements entre l’armée et la secte islamiste Boko Haram a fait plus de 4 000 morts depuis le début de l’année.

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