Nigeria : l’armée accusée d’exécutions de masse


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Des élus locaux ont accusé l’armée d’avoir mené des exécutions de masse au cours d’une opération de désarmement.

L’armée nigériane à nouveau pointée du doigt. Un responsable de l’Etat de Nasarawa, dans le centre du Nigeria, et une personnalité locale ont accusé vendredi des soldats d’exécutions de masse au cours d’une opération de désarmement. L’armée nie ces accusations.

Tout aurait commencé jeudi, dans la localité de Keana, où des soldats sont postés pour faire appliquer un accord de paix signé cette semaine entre des ethnies rivales. Selon Iliyasu Ali Yakubu, le porte-parole du gouverneur de l’Etat de Nasarawa, Umaru Tanko Al-Makura, des soldats ont tué « de nombreux Fulani », un groupe ethnique composé de musulmans en majorité, qui compte de nombreux éleveurs de bétails. De son côté, Mohammed Hussein, le porte-parole de la principale association des Fulani du Nasarawa, a affirmé que 32 personnes ont été tuées par l’armée. Mais pour le moment ce bilan n’a pas été confirmé de façon indépendante.

Un crime prémédité?

Selon Mohammed Hussein de l’association nigériane d’éleveurs de bétail Miyetti Allah (MACBAN), les soldats étaient dans un convoi de 10 camions et quatre véhicules blindés quand ils ont ouvert le feu sur les hommes de ce quartier. Cela s’apparente à un « crime prémédité », a estimé ce dernier.
Pour sa part, le porte-parole des armées, le général Chris Olukolade, a déclaré que des soldats avaient eu « un accrochage avec les membres d’un gang dans cette zone », sans donner de bilan.

Le porte-parole des armées a également spécifié que l’armée n’avait reçu « aucune information crédible concernant des exécutions de masse de civils non armés ». Les conflits ethniques sont fréquents dans le centre du Nigeria, malgré de nombreuses tentatives de processus de paix dans plusieurs Etats de la région.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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