Niger : un pont détruit par des djihadistes présumés, menaçant d’isoler une ville burkinabè


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Des soldats nigériens
Des soldats nigériens

Un pont stratégique dans le sud-ouest du Niger a été dynamité par des présumés djihadistes, menaçant d’isoler une ville burkinabè voisine et fragilisant davantage la situation sécuritaire dans cette région déjà en proie aux violences.

Un acte de sabotage ciblé

Selon l’armée nigérienne, l’attaque a eu lieu lundi soir dans la zone de Mossi-Paga, à environ 100 km de la capitale Niamey et à proximité de la frontière burkinabè. Les explosifs ont détruit le pont, coupant ainsi un axe routier crucial pour le transport de marchandises entre les deux pays.

L’armée estime que cette action vise à isoler la ville burkinabè de Kantchari, située à quelques dizaines de kilomètres de Mossi-Paga et déjà sous le blocus des groupes djihadistes depuis plus de deux ans. Kantchari souffre d’une pénurie alimentaire et d’un manque de sécurité criants, comme l’ont dénoncé des centaines de manifestants début avril.

Un corridor vital menacé

L’axe Niamey-Ouagadougou, sur lequel se trouve Mossi-Paga, était autrefois un corridor essentiel pour le transit d’une partie du fret nigérien en provenance du port d’Abidjan. Cependant, l’insécurité croissante due aux activités des groupes armés a rendu cet axe impraticable ces deux dernières années.

La destruction du pont par les djihadistes vient aggraver davantage la situation et entraver le commerce transfrontalier, déjà fragilisé par les violences dans la région dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, devenue un repaire des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

Une crise humanitaire croissante

Les attaques djihadistes répétées et les blocus imposés par les groupes armés ont causé d’importants déplacements de populations dans la région. A Tillabéri, au Niger, plus de 30 000 personnes ont fui leur foyer depuis janvier en raison des violences et des ultimatums lancés par les groupes armés, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Le Niger et le Burkina Faso, tous deux confrontés à une montée des violences djihadistes depuis plusieurs années, peinent à endiguer la crise sécuritaire et humanitaire qui frappe leurs populations. La destruction du pont de Mossi-Paga illustre les défis croissants auxquels ces pays sont confrontés dans leur lutte contre le terrorisme et la protection de leurs citoyens.

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