Niger : les putschistes obtiennent le soutien du haut commandement de l’armée


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Armée du Niger
Armée du Niger

Au Niger, la situation se complique pour Mohamed Bazoum. Puisque les putschistes peuvent maintenant compter sur le soutien de leurs frères d’armes.

Plus les heures avancent, plus la situation se complique pour Mohamed Bazoum, toujours entre les mains des éléments de sa garde. En effet, dans la matinée de ce jeudi, l’état-major des Forces armées nigériennes (FAN) a publié un communiqué dans lequel il annonce son ralliement à la cause des officiers putschistes. L’armée a donc finalement « décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité » ayant annoncé la fin du régime du Président Mohamed Bazoum. Le communiqué, signé du chef d’état-major, le général Abdou Sidikou Issa, précise que le but de l’armée, en opérant ce choix, c’est de « préserver l’intégrité physique du président de la République et de sa famille, d’éviter une confrontation meurtrière entre les différentes Forces qui, au-delà de ces dernières, pourrait provoquer un bain de sang ».

Une mission compliquée pour Patrice Talon

Ce nouveau développement complique la mission de délégation conduite par le Président béninois, Patrice Talon, attendu à Niamey, ce jeudi. Ayant bénéficié du soutien de leurs frères d’armes, les officiers putschistes risquent de faire monter les enchères et même de vouloir conserver le pouvoir qui semble désormais être entre leurs mains. En dépit des déclarations du ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, qui a rejeté le coup d’État sur France 24. Le Président Bazoum, pour sa part, est toujours gardé dans son palais et serait en bonne santé. Pour l’instant, il n’a pas encore rendu sa démission. Ses seuls propos de la journée restent son tweet de ce matin : « Les acquis obtenus de haute lutte seront sauvegardés. Tous les Nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront », avait-il écrit sur le réseau social. Dans les faits, Mohamed Bazoum a perdu le contrôle de la situation.

Élu au second tour de la Présidentielle, le 21 février 2021, face à l’ancien Président Mahamane Ousmane, Mohamed Bazoum a failli ne pas être investi dans ses nouvelles fonctions, le 2 avril suivant. En effet, une tentative de coup d’État contre le régime avait été déjouée, dans la nuit du 30 au 31 mars 2021.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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